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Archéologie d’un imaginaire – un peintre, Alain Plouvier – Textes de Michel Diaz (nov. 2015)

Archéologie d'un imaginaire« La peinture d’Alain Plouvier a ceci de paradoxal qu’elle s’offre d’abord au regard, spontanée, sans ambiguïté, dans une magistrale et profuse évidence, partition riche de couleurs, de lignes et de formes, en même temps que dans ses retraits de silence elle nous parle à voix secrète, comme une rumeur initiale dont il faut approcher l’oreille. Voix obscure qui, obstinément, nous questionne, mais sans brutalité, comme affranchie d’angoisse, sur notre condition liée à l’impermanence de toute chose et notre relation aux signes que défient le Temps pour nous perpétuer dans la durée du monde. Signes qui s’y enfoncent, vibrant d’une énergie première, comme les racines d’un sens universel auquel nous aspirons.
L’écriture poétique de Michel Diaz accompagne ces œuvres avec lesquelles, se faisant réceptacle des confidences, elle entre en fraternelle résonance, nous ouvrant par là même des pistes d’interprétation qui n’en épuisent pas le sens mais en éclairent les arcanes et nous permettent de plonger au cœur des ressorts mystérieux de la création. »

Format : 21 x 26 cm, 132 p.
Carnets cousus encollés à chaud
Papier condat silk demi-mat, couverture souple pelliculée
Editeur : Editions La Simarre & Christian Pirot, 4ème trim. 2015
ISBN : 978-2-36536-051-7
prix : 40 €
Genre : beau livre, art/poésie

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Extraits du texte :
Qui s’arrête pour regarder, ce qui s’appelle regarder, ne peut que remarquer, dans le chaos de ces figures, cet éruptif agencement de forces foisonnantes que le ciel, du fond de sa nuit primitive, trouve dans la nécessité dont il a conçu le dessein.
Hasard des lignes et des courbes qui ne font que servir le projet primordial de tracer d’une main d’aveugle, et dans la crevasse des temps, les signes de l’inébranlable témoignage de ce qui demandait à être. Espace ouvert aux envols d’un imaginaire irradiant qui trace son chemin, tourbillonnant. Aux bourrasques d’un geste qui ignore le repentir, dégage, libre, une écriture de faucille, et au-delà des mots, avec les doigts qui l’accompagnent dans ce qui s’invente à mesure, fait monter, jusqu’en la gorge, la cadence des mondes, aussi flexible que le chant d’une obsédante flûte astrale.

Qui s’arrête pour regarder, ce qui s’appelle regarder, abandonne le fruit de son questionnement au silence de la réponse, et vendange le vin nocturne de ses yeux.
Ainsi le veut ce qui, de son mutisme, nous traverse et descend au fond du puits de nos mémoires, comme au fond d’une bouche épargnée pour un temps du pouvoir de parole, creux de soif où repose la cendre inutile des mots.

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Plouvier1Regarder, c’est pousser le volet pour regarder le ciel, la mer qui change de couleur.
Comme si s’ouvraient, sous nos yeux, les chemins silencieux du monde. Que quelque-chose nous rendait à ces rives d’avant la mémoire, à tout sable lavé de pluie, devenu fraîchement nouveau, mais riche, au plus secret, du chiffre et de l’énigme qu’y ont tracés des gestes plus patients que ceux, qu’en son retrait, improvisent les doigts de la vague.

Ce frémissement sur la toile n’est pourtant pas indifférent à la réalité des choses. Il est ce qui, du bout de ton pinceau, et d’une touche de couleur à l’autre, remonte simplement aux sources de leur nuit et à leur nudité première. Sans appréhension des quêtes futures, mais soucieux des formes à naître, ou de celles qu’on a reléguées dans le vieux répertoire des violeurs de tombes.

Aussi, les regardant, on sait que cela parle du soleil, fruit charnel sur la braise des mains cherchant du bout des doigts le pouls de la lumière. Que cela parle aussi des volutes de l’eau caressante et des paumes fluides des feuilles qui s’écartent sur son passage pour ouvrir au vent son chemin.
On devine que tout cela ne nous dit qu’une chose : être vraiment d’ici et maintenant, c’est s’unir au mystère du monde et en acquiescer le silence. En cultiver la soif.

C’est à ce prix, sachant cela, que l’on s’y perpétue. Se riant d’une éternité que le temps peint en ombre – se riant de l’oubli et de la poussière des corps.

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Plouvier2Ce qui vient sous ta main t’offre l’eau de la mer, et tu lui rends ses boucles, ces spirales d’écume qui occupent et comblent un espace qui demeure pourtant léger, comme un feuillage dans le vent, ou comme bat la pluie d’été sur ses tambours de mousse.

Ce qui vient de ces ciels poissonneux, aussi bien ramené avec les nasses des pêcheurs, est ce qui, dans le rêve, habite l’eau avide des fenêtres, l’inconnu d’un chemin de neige et son silence retenu où passe la roue lente des nuages. Devant ces portes que tu ouvres, bâties de bois solide, c’est un œil solitaire que tu invites à se retourner sur lui-même et à s’ensemencer de sa propre lumière, ce qui se passe chaque fois quand, dans la nuit de ses paupières et ce qui lutte de clarté au fond de ses prunelles, on enfonce l’épée ardente du regard.

Il y en a qui restent là, et s’interrogent, gorge sèche, à qui cela fait signe et ne le savent pas, dont les cheveux voudraient flotter au vent et le cœur rouler dans les vagues, alors qu’il nous suffit seulement de savoir que dans la source de nos yeux la mer tient sa parole, et s’agenouille pour baiser le sable de nos rives, et vient jusqu’à nous sur ses mains quand on n’a plus que la voix pleine d’un silence où ne fleurissent que les mots sans leurre de sa rose de sel.

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Né de la déchirure – Michel Diaz – Laurent Dubois (mai 2015)

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NÉ DE LA DÉCHIRURE : Cyanotypes de Laurent Dubois, texte de Michel Diaz.
Préface de Raphaël Monticelli
 – Editions Cénomane – Mai 2015.

« Ce livre nous parle d’arbres abattus. Deux voix en dialogue : celle du photographe, Laurent Dubois, et celle du poète, Michel Diaz. Laurent Dubois a approché leurs restes: corps meurtris, déchirés, démembrés, morcelés, veines à vif. Il n’a usé d’aucun artifice, n’a pas sacrifié au goût de l’instantané et de la surprise. Sans mise en scène, il a fait, lentement, le portrait des arbres désolés.
Dans les suaires de Laurent Dubois, Michel Diaz découvre non seulement le corps meurtri des arbres, mais tout ce dont ce corps est porteur: la terre où il s’ancre, l’eau qu’il aspire depuis les gouttes, flaques ou mares jusqu’aux mers et aux océans, et le ciel que vont habiter ses branches. On entre dans le bleu, dit-il, comme on confie sa voix au vent. Dans l’image de l’arbre livré au fer de l’abattage, dans les œuvres de Laurent Dubois, il reconnaît cet espace où s’exorbite la pensée, vers l’infini du bleu où elle s’enfonce en nageant , un édifice mouvant bâti sur un abîme, (…) qui nous lave de l’effroi risible du silence, et où se joue l’énigme insondable de notre propre vie.
Images et textes sont ici liés comme on le voit rarement, dans la lenteur, la précaution ou la suspension.
Ils proposent une double méditation sur notre présence au monde: éphémère dans sa réalité physique, défiant ou méprisant le temps quand montent le bleu et le chant. »

Extraits de la préface de Raphaël Monticelli.

Extraits du texte :

  •         Le bleu n’a pas de lieu à lui seul réservé. Il n’est d’abord que la couleur de ce mot qu’il habite.                                                                                                                                                              Impalpable, évanescent, ne s’accordant , selon toute apparence, qu’aux caprices du fugitif, de l’éphémère, du sereinement volatil, en sa réserve, en son presque retrait du spectre somptueux de la lumière, il réunit en lui toutes les dimensions.  Non seulement, depuis la lèvre du rivage, l’étendue et le mouvement du grand large étiré jusqu’à l’horizon, et encore au-delà de ce que les yeux peuvent voir, mais aussi bien ce qui, à ces mêmes yeux qui le fouillent, offre en sa profondeur la première matière du rêve, la substance infinie de la contemplation. Sans même que ceux-ci s’en rendent vraiment compte, il se coule en eux qui le boivent, et quelquefois s’y noient sans espoir de retour.  Enfin, le temps lui est indifférent. Il s’y fond comme les nuages, et comme eux s’y déforme en volutes et lents tournoiements, y faisant résonner un son imperceptible, une manière de murmure continu qui glisse au plus profond de nous, s’aventure au plus près du secret qu’est l’énigme insondable de notre propre vie, nous traversant de part en part, ne portant en effet d’autre nom que celui de sa seule couleur, puisqu’il est le temps même, sa pure émanation, mémoire du glacier des siècles, et seulement soucieux d’éternité.

 

  •         Accoudé au balcon du monde, là où rien ne commence et où rien ne finit, sans âge mais sentant toujours le ligne frais, le bleu regarde vers le Tout et les si longs lacis du temps qui en s’enroulant se déroule, chargé de silence et de nuit. Charriant une ombre éblouie de cristaux dont s’enveloppe le repos des astres.  Né des sources dont il s’inspire, il exhale de lui un long chant où le ciel s’ouvre comme un fruit sur le sommeil secret mais fertile des profondeurs, où sa voix se confond avec la flûte basse d’un oiseau nocturne, l’aboiement d’un chien à la lune, l’écho d’un pleur d’enfant, le murmure d’un Verbe qui s’est tu à jamais et ne subsiste plus que dans les lents remous de l’air.                                                                               Assis dans ces lointains, en bordure d’abîme, le bleu veille au foyer où le temps s’alimente et entretient sa braise sur laquelle, patiemment, il souffle.

 

  •        Quand le bleu s’épaissit, se dilate, s’éploie en transparences, vacille au bord du vide, mousse de lumière, une fenêtre s’ouvre dans le temps, une main tourne la crémone, un vent léger pousse les vitres, tout le ciel entre dans la chambre, c’est encore un matin tout neuf, un autre jour pour rien, sans autre raison que lui-même, sans défense, sans poids, sans prix. Nos yeux alors sont un chemin sur le bord duquel on s’arrête, où on pose ses mots pour ne plus encombrer sa bouche. On renonce à sa pesanteur comme on entre dans la prière. On contemple juste ce bleu, qui apaise la soif et la faim, le couteau des questions, l’incertitude qui nous hante.  On regarde ses mains immobiles, on s’absente au-delà de sa vue, dans la quiétude que dispense le repos du septième jour.

 

        Bon de commande : 

Né de la déchirure - Bon de commande

Le petit train des gueules cassées – collectif (janvier 2015)

Couv. Petit train des Gueules Cassées

Les éditions de L’Ours Blanc sont heureuses de vous annoncer la parution,
en ce début d’année 2015, de l’ouvrage Le Petit train des gueules cassées
– recueil collectif de nouvelles réunies sous la direction éditoriale de Michel Diaz.

13 textes de Michel Diaz, James Faust, Brigitte Guilhot, Lucien Nosloj, Tristan Préal,
Sylvie Prolonge, Françoise Rachmuhl, Anne Renault, Christian Rome.
Préface de Michel Diaz qui en assuré la direction éditoriale

Prix de vente public, 12 € (220 pages)

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« Les treize textes réunis ici s’attachent à nous raconter des histoires de frères humains, des histoires de gueules cassées auxquelles nous ne pouvons rester ni insensibles ni indifférents, car toutes sont étroitement accordées à ce qu’est notre sort terrestre, celui qui simplement consiste à essayer de faire face aux maux de l’existence et à ses détours imprévus, à tenter de vivre le mieux possible, à survivre parfois malgré tout, parfois aussi à renoncer.

Noirs, ces textes le sont, sans aucun doute. Mais le noir est une couleur. Celle aussi de la nuit. Et c’est dans sa noirceur que les yeux, s’y accoutumant, arrivent peu à peu à discerner les formes qu’elle dissimulait, à les apprivoiser et à les désigner, redonnant liberté à nos mains, repères à nos pas.

Et c’est aussi du fond du noir qu’émerge la lumière. C’est encore à cela que s’appliquent ces nouvelles : porter cette clarté sur nos visages et partager ce qui, se découvrant à nos regards, y persiste opiniâtrement de jour. Car que ce soit dans le chagrin ou la douleur, dans l’inquiétude ou la poignance de leur vie, voire dans leur folie, les personnages (réels ou inventés) qui traversent ces textes ne se laissent jamais abattre du premier coup par le poids de l’épreuve. Tous, on le verra bien, ont d’abord pour projet de lutter pour survivre et de rester debout, toujours à hauteur d’homme. »

Pour donner tout son poids à ce livre, Michel Diaz a réuni neuf auteurs à la plume solide, quelques-uns auteurs confirmés, quelques autres qui ont déjà fait leurs preuves ou dont c’est la première publication. Parité (à très peu de choses) respectée, il en résulte cet ouvrage de tons et styles différents, dont la cohérence repose sur sa thématique autant que sur la force de ses textes et la qualité de leur écriture.   [Texte de 4ème de couverture]

Vous pouvez commander cet ouvrage à votre libraire ou, directement, à l’éditeur en utilisant le bon de commande proposé ci-dessous.

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ARBRE(S) – Michel Diaz – Setsuko Uno (octobre 2014)

 

ARBRE(S), éditions L’Atelier du livre (2014), livre d’art, 36 p.,  contient les reproductions d’une série de 21 dessins (à la pierre noire) de Setsuko Uno, accompagnés de 21 textes de Michel Diaz qui signe une introduction consacrée au travail de l’artiste.

Ouvrage de luxe au tirage limité, proposé en souscription (L’Atelier du livre, décembre 2014), ce livre, conçu (avec la complicité de Pierre Fuentes) pour le seul plaisir de partager avec quelques-uns ces dessins et ces textes, se situe délibérément « hors tout » : hors éditeur, hors dépôt légal, hors référencement, hors distribution et hors diffusion… Il n’est que pur et bel objet qui, en ne cherchant pas à s’inscrire dans « la chaîne du livre », s’octroie la liberté d’exister pour lui-même, en dehors de toute allégeance, qu’elle soit d’ordre culturel, éditorial ou commercial.

[…] Chaque dessin engage son silence, sa charge incorruptible d’émotion. […] Il nous faut, pour en pénétrer l’espace et atteindre l’intimité de l’image, emprunter le chemin de ces yeux sur lequel se découvre l’énigme de la nuit, et où quelques coups de crayon et de gomme ont suffi pour raviver la braise, soulevant aussi quelque chose qui nous touche et nous blesse à la fois, mais d’une joie sacrificielle, qui se dresse en articulant ses syllabes de flammes et que nos yeux se mettent à écouter.

Et faire en sorte que les yeux  écoutent, c’est ce à quoi s’applique l’oeuvre d’art, en ce qu’elle est chemin d’exil et d’expérience tout autant que creuset de révélation, ce à quoi Setsuko Uno, en toute discrétion, incite le regard de qui prend le temps de s’y arrêter. [Extrait de l’introduction]

Arbres-SU-MD

Extrait de la partie V, p. 26 :

     […] du plus intime de cet arbre solitaire, emmuré dans son corps de poussière, jamais né, dirait-on, jamais mort, oublieux de toute aube festive et de toute agonie, et qui a maintenant une ombre sur laquelle s’asseoir et se laisser aller à rêver son feuillage,

     puisque la lumière, on le croit, renaîtra de cette ombre fertile, pleine d’oiseaux timides, sans qu’on s’en aperçoive, comme croît le germe du feu dans un lit d’herbes sèches, que l’on sent s’éveiller la couleur du fond de son sommeil,

     mais l’arbre, dans le jour oblique et la lumière qui le sculpte, s’y écoute trembler, prenant forme et volume, se jouant du néant où toute chose sombre corps et biens, comme d’un roc inerte qu’on écarte, soulevant de sa face une peau de mille ans incrustée de lichens par les vents et les pluies,

     travaillant à faire apparaître un visage qu’on ne reconnaît pas, que s’opère dans sa chair même une fusion du temps comme à la vie, imperceptiblement lié.

 

 

 

Arbre, vieil arbre – Ed. « Les Cahiers du Museur » (2014)

Arbre vieil arbre

SU

Texte de  Michel DIAZ – dessins à la pierre noire de Setsuko UNO

Livre d’artiste, éd. Les Cahiers du Museur (Nice), coll. « A côté », 21 exemplaires originaux numérotés et signés par les auteurs (format 21×29 cm, papier Moulin du Coq, grain aspect torchon, 325 gr)

arbre, vieil arbre

si vieil arbre mien, affublé des guenilles d’un roi dont on ne compte plus les mutilations ni les siècles

arbre aux songes mal équarris, aux tumultes dilapidés, muet sous les outrages comme larron irrépentant, tremblant de tout son bois aux crachats de la foudre et à tous vents battu sans tourner le dos à la mer ni jamais déserter, essayant juste d’être

arbre poussé sur mes terrils, défeuillé par mes froids, indulgent pour mes neiges, buvant à mes racines, comme rampe un chien au bout de sa chaîne vers une eau toujours limoneuse, voix obscure d’écorce et d’aubier, grimaçant ramas de ratures
arbre qui toujours fut la forge de mes mots, l’enclume de mon souffle, l’épée de mes douleurs, mon abcès de misère, porte d’un monde couronnant hautement l’horizon de mes yeux, champ d’honneur d’insistantes offrandes portées à bout de branches

arbre de mes nerfs cisaillés, de mes muscles rompus, de mes vertèbres fracassées sur la roue des incertitudes, de mon corps démembré, exposé à la face terreuse du ciel, au cillement de son œil borgne, à l’orbite insondable des astres
arbre de mon sang rejailli contre les parois du silence, suintant au front de mes nuits, recueilli dans le linge lourd des angoisses

arbre d’os, de veines ouvertes, d’écorché revenant du profond des âges, ni blasphémé ni applaudi mais fidèle comptable de ses organes devant son opiniâtre acquiescement au monde
arbre d’ambition souveraine à ne survivre à d’autre froid qu’à celui d’une mort harcelante et noueuse qui au creux de ses bras aimerait l’emmurer

Arbre2

Arbre1