Sous l’étoile du jour, Michel Diaz
Préface d’Alain Freixe
Rosa canina éditions
Parution le 15 avril 2023


Sous l’étoile du jour, Michel Diaz
Préface d’Alain Freixe
Rosa canina éditions
Parution le 15 avril 2023
Quelque part la lumière pleut, Michel Diaz
Editions Alcyone, collection Surya
Quelque part la lumière pleut… Ce titre, dont les mots sont empruntés à un poème de Silvaine Arabo, pourrait résumer ce qui donne sens au projet poétique et à la démarche de vie de l’auteur, balisés ici par les trois sections du recueil, Dans l’incertain du monde, S’essayer à vivre plus loin, Travailler à l’offrande. Par-delà ce qui pousse le poète, dans le même mouvement, à creuser les chemins de son intériorité et interroger le réel du monde, ces poèmes, pour la plupart « nés du confinement », sont aussi un regard sur ce monde, tel que la déraison humaine nous l’a fait, qui s’emploie un peu plus chaque jour à le rendre un peu moins habitable. Démêler ombres et clartés de l’être se double, dans ces pages, du questionnement inquiet sur ce crépuscule qui nous menace. Mais au rebours de toute obsession existentielle qui ne cultiverait que ses incertitudes ou ses craintes, ils constituent l’arrière-plan sur lequel constamment s’expriment le combat pour gagner la lumière, la foi dans la beauté des choses et ce qui vaut que l’on chemine (même si désespérément parfois) dans l’amour obstiné de la vie dont la poésie renouvelle toujours la présence. Michel Diaz
Livres d’artiste (21 ex.), texte de Michel Diaz, encres de Paola Di Prima, éditions Les Cahiers du Museur, collection « A côté » ( mai 2021)
Textes de Michel Diaz, gravures sur bois de Lionel Balard, édition courante, éditions Les Cahiers des passerelles, mars 2021 (70 ex.)
Gravure sur bois de Lionel Balard
Extraits du texte :
frondes vert pâle des fougères, flammes jaunes des iris d’eau
suintement de source avare, bégayant dans son cercle de pierres, un ruisselet aveugle, ses errements dans l’herbe, tâtonnant parmi les orties, le détour d’un temps suspendu
un instant de la vie qui se rêve, de l’instant qui s’écrit
le risque d’une unique voix que personne ne peut entendre
* * *
née du roc et soustraite à la nuit
verte et sombre sous la voûte des arbres, taraudant ce retrait de jour seulement habité du discours invisible des passereaux
déjà s’éclaire d’un scintillement parjure, glisse, s’avance dans l’entaille, à peine une échancrure dans la terre, une pincée de sable pauvre pour quelques poignées de gravier
son murmure de clair silence, un défi à la langue des hommes
– retenir la respiration, de crainte d’éloigner ce qui se joue, fugace, entre les lèvres de la pierre et dans l’entrelacs des racines
Vers l’étoile du soir, textes de Michel Diaz, peintures de Jean-Michel Marchetti, éditions Les Cahiers du Museur, collection « Connivences », 2021 (13 ex.)
« Vers l’ étoile du soir », textes de Michel Diaz, illustrations de Jean-Michel Marchetti, éditions Les Cahiers du Museur, collection « Connivences » (2021), sous la direction d’ Alain Freixe. L’édition de cet ouvrage compte 4 tirages de tête signés et numérotés de I à IV enrichis d’une peinture de Jean-Michel Marchetti et d’un poème manuscrit par Michel Diaz, et 9 exemplaires en édition courante, numérotés de 1 à 9, format 21×15 cm, imprimé sur papier Moulin du coq grain torchon 325 gr.
Extrait du texte :
V. assis au bord du soir
dans l’herbier de ses jours, il a épinglé quelques feuilles de hêtre, déposées par le vent sur le seuil de sa porte, il a rangé sur sa poitrine un petit carré bleu de ciel et fourré dans sa poche quelques mots juste nés, de ceux-là qui guérissent du malentendu des murmures et battent délicieusement dans la chair de leur ombre, comme fait le délire ou la fièvre
assis au bord du soir, il écoute en silence craquer les articulations du temps et, à chaque seconde, s’affirmer un peu plus l’oxydation du monde, mais il a quelques mots enfoncés dans sa poche, venus du fond de la mémoire, de l’aube d’une langue cristalline, une langue perdue, oubliée, comme on a rejeté dans l’oubli les fragments d’un miroir brisé que l’on ne pourra jamais recoller
des mots pourtant bons à semer, mais sans espérance d’aucune récolte, sinon ce tremblement au bord des lèvres pour essayer de dire le duvet d’une lumière errante sur la joue de l’herbe ou la splendeur d’un champ de tournesols, et dire de leurs fleurs le moindre mouvement pour suivre, sans baisser la tête, le regard fixe qui les brûle
cela, il ne sait pas le dire, peut-être seulement l’écrire, peut-être seulement, comme on balaie les feuilles et ratisse le sable des lentes allées de l’automne