Archives de catégorie : Principaux ouvrages publiés

Eloge des eaux murmurantes

* * * * * * * * *

BON DE COMMANDE

ELOGE DES EAUX MURMURANTES
Poèmes de Michel DIAZ
Gravures sur bois de Lionel BALARD
Editions La Simarre
Format 21 x 21cm, 84 pages sur papier vélin bouffant 150gr, couverture papier
Création Rive Tradition 350gr, cahiers cousus, 16 reproductions de gravures sur bois
en noir et blanc.
Date de publication, 15 février 2024
Nom : ……………………………….. Prénom(s) : …………………………………………………………………..
Adresse :……………………………………………………………………………………………………………………..
Code postal : ……………………… Ville :……………………………………………………………………………
Téléphone :………………………………….. Portable :……………………………………………………………..
Courriel :…………………………………………………………………………………………………………………….

  • Je commande ……. exemplaire(s) du livre « Eloge des eaux murmurantes », de Michel
    Diaz et Lionel Balard, au prix de 25,00 euros l’unité, soit ………….. €*.
  • Je participe aux frais d’emballage & d’expédition + 3,00 €*/envoi, à expédier à :
    ……………………………………………………………………………………………………………………………………
    ……………………………………………………………………………………………………………………………………
  • Libellez votre règlement à l’ordre de Michel DIAZ, et adressez votre bon de commande à
    Michel Diaz, 11, rue du Moulin, Le Vau, 37150 – Bléré (06 10 70 04 54)
    Date et signature

Au risque de la lumière

AU RISQUE DE LA LUMIÈRE

de Michel Diaz et Léon Bralda, 2023,

avec la reproduction d’une huile sur toile de Silvaine Arabo.

©️ Editions Alcyone.

Michel DIAZ, né de l’autre côté de la Méditerranée, vit à Tours où il a enseigné la littérature et l’art dramatique. Attiré très tôt par la poésie, il a surtout d’abord écrit pour le théâtre – une douzaine de pièces dont quelques-unes ont été représentées ou diffusées à la radio (France-Culture, R.T.B.F.). Il est aussi l’auteur, chez différents éditeurs, de plusieurs recueils de nouvelles et d’une dizaine d’ouvrages de poésie. Il a également publié une douzaine de livres d’art (poèmes et proses poétiques) en collaboration avec des artistes, peintres ou photographes, et travaillé à de nombreux livres d’artistes.

*

Poète et plasticien, Léon Bralda (alias Lionel Balard) vit et travaille à Clermont-Ferrand. Né en 1963 à Béziers, il est diplômé de l’École Supérieure d’Art de Clermont Métropole. Agrégé et Docteur en Science de l’art et esthétique, il enseigne à l’INSPE d’Auvergne. Léon Bralda fonde les Éditions de l’Entour et les Cahiers des Passerelles, livrets associant poètes et plasticiens. Il est l’auteur d’une vingtaine de titres parus notamment aux éditions Henry, Alcyone, Donner à voir, Encres Vives, le Petit Pois… Il est également membre actif du collectif de graveurs du Chant de l’Encre et participe au conseil de rédaction de la revue de poésie ARPA.

*

Au risque de la lumière est le fruit de la collaboration entre les poètes Michel Diaz et Léon Bralda. Dans cet effervescent échange de poèmes s’est offert pas à pas le chemin du recueil, vers un horizon d’inconnu où chacun des auteurs, avançant de concert avec l’autre, creusait pourtant, dans l’amitié de cet échange, son propre sillon d’écriture.
Ainsi, de page en page, se noue un étroit dialogue et se trame une réflexion où s’inscrit un questionnement opiniâtre et fervent sur notre relation au monde, aux êtres et aux choses. En effet, cheminer sur la terre des hommes, par ses jours d’inquiétude, de boue et de sang, est épreuve de chaque instant dans laquelle il faut s’efforcer, «au risque de la lumière», de cultiver de notre humanité ce qu’elle peut offrir encore d’espérance et peut-être de cette joie qui reste à inventer.

TEXTES

(Dialogue en terre de poésie entre Michel DIAZ et Léon BRALDA)

il va, derrière son visage où les pluies ont tracé les ridules de nos nécessaires incertitudes

il avance, derrière ses pas qui mesurent le lit d’un fleuve où la plupart ne voient que les fragments épars d’un alphabet occulte, clos sur son opiniâtreté à creuser sa parole – qui pourtant calcine sans cesse ce que l’on dit du monde

les vertèbres à nu, il invoque ce fond d’eaux mortes qu’a bu le sommeil des pierrailles, lapide leur stagnance et travaille au sursaut des orages, à la révélation que guettent leurs lumières

le ciel est au-dessus une échappée confuse d’ailes en perpétuelle quête d’oiseaux

des ailes qui appellent au plain-chant de leurs cris, qui cherchent à nous dire: «Que le risque soit ta clarté» (René Char).

**


Il va, figure d’ange, dans cet ailleurs qui lève. Il va plus loin encore, comme chair accomplie dans la fugace nuit.

Homme penché sous le poids de l’énigme, il va. Entame un long voyage, porte les heures à prédire aux lèvres du destin. Homme œuvrant sous les lentes lumières du cœur, prenant mesure du ciel immense rêvant tout au-dessus, parlant au vent qui lèche l’herbe neuve quand son pas, lentement, s’efforce de durer.

Homme du seuil, et de la terre ouverte, il passe assurément! Il passe dans les sillons obscurs du monde, feint de croire ce que soleil exhausse, ce que clameur exhume… Passe et doute du peu de certitude qui cogne sous ses yeux.

Il parle, d’une voix libre d’aller dans l’aube de ses mots et d’écrire un secret aux pages du chemin.


**

il va, portant ce feu nocturne au destin de fumée, dérobant un soupçon de clarté à chaque aube qu’il passe et l’offrant sans compter aux oiseaux des hasards

tant pis si ses pieds cognent sur la pierre, si baillent ses chaussures, seules valent les rares extases que paie, pour prix de l’être-au-monde, une verticalité difficile à prouver

il a, au bout des doigts, ces parcelles d’aurore par quoi tout recommence et par quoi tout s’éteint dans les jours indigents, ce qui fait de la mort un prétexte à renaître pour un perpétuel étonnement

il est possible que devienne une force l’aveu de sa faiblesse, que s’épuise son sang dans l’aubier de ses doutes, possible encore que sa fièvre d’innocence délivre un ferment de beauté, que se perde sa voix entre abîme et lumière, entre le « non » d’une défaite et le « oui » d’un espoir

il va, sur ce chemin balayé de cendres nomades, suivant par la pensée quelque flammèche folle, dérouté souvent de lui-même comme quelqu’un, sous le soleil des jours, trébuche sur l’énigme de cette ombre qui le précède

**


C’est un chemin de croix, de pierres épigées, de clous jetés à la gueule d’un monde qui ne se souvient pas. Voici qu’il va plus loin, près des feux morts et des saisons anciennes, qu’il laisse aller son chant dans la ferveur étale des genêts et des ronces, en cet endroit où l’âge sue d’un reste d’existence.

Voici qu’il passe encore, maillant au poids de sa jeunesse la ridée du silence. On l’entend marmonner un fragile matin, bafouiller quelques peurs et quelques souvenirs aux lampes du rivage, ânonner d’anciens noms que la pierre a creusés.

C’est un ange dans le matin donné! Il marche sur l’herbe tendre de la mélancolie, arpente l’heure bâtie de gorges sèches, de bouches anémiées… Et pourtant parle encore. Parle d’une voix d’ange: fragile flux de lèvres qui lève aux feux du jour.

Étrange est cet écho qui fleure à la lumière, quand l’horizon accueille le fruit de son murmure. Il charrie l’ombre, jusqu’à ses pas, venue.

Mais c’est d’espoir et de bonheur que brûle le demain.

Quelque part la lumière pleut (mars 2022)

Quelque part la lumière pleut, Michel Diaz

Editions Alcyone, collection Surya

Quelque part la lumière pleut… Ce titre, dont les mots sont empruntés à un poème de Silvaine Arabo, pourrait résumer ce qui donne sens au projet poétique et à la démarche de vie de l’auteur, balisés ici par les trois sections du recueil, Dans l’incertain du monde, S’essayer à vivre plus loin, Travailler à l’offrande. Par-delà ce qui pousse le poète, dans le même mouvement, à creuser les chemins de son intériorité et interroger le réel du monde, ces poèmes, pour la plupart « nés du confinement », sont aussi un regard sur ce monde, tel que la déraison humaine nous l’a fait, qui s’emploie un peu plus chaque jour à le rendre un peu moins habitable. Démêler ombres et clartés de l’être se double, dans ces pages, du questionnement inquiet sur ce crépuscule qui nous menace. Mais au rebours de toute obsession existentielle qui ne cultiverait que ses incertitudes ou ses craintes, ils constituent l’arrière-plan sur lequel constamment s’expriment le combat pour gagner la lumière, la foi dans la beauté des choses et ce qui vaut que l’on chemine (même si désespérément parfois) dans l’amour obstiné de la vie dont la poésie renouvelle toujours la présence. Michel Diaz