Ecriture et poésie – Les Cahiers de la rue Ventura N° 39

Ces pages font partie d’un dossier consacré, dans le numéro 39 des Cahiers de la rue Ventura (février 2018), à l’écriture, et intitulé « Des poètes disent comment ils écrivent ». Y participaient Philippe Jaccottet, Jean-Marie Alfroy, Pierre Perrin, Michel Diaz, Michel Passalergue, Claude Serreau, Bruno Thomas, Jean-François Forestier, Paul Couëdel, Jean-Claude Touzeil, Jean Pichet, Noël Arnaud.

 

 

A propos des peintures de Patrice Delory

PATRICE DELORY

En territoires de l’incertitude

La peinture de Patrice Delory est de celles qui nous interpellent. En elle, et dans ce qui est montré ici, rien de sage ni de complaisant, nulle concession aux regards de ceux qui la découvrent, mais plutôt quelque chose qui les bouscule.

Faisons d’emblée un sort aux influences que, peut-être (légitimement), on ne manquera  pas d’évoquer. Nourrie de l’héritage du passé (des portraits du Fayoum à la peinture byzantine ou à celle du Gréco) et de celui de nos proches contemporains (Fr. Bacon, A. Saura), elle charrie en elle nombre de ces références qui font de toute oeuvre un objet enraciné dans une histoire et, d’abord, dans celle de l’artiste, un objet dont il est la trace, la plupart du temps inconsciente, comme tracé sismique de son propre parcours.

Car les supports, toile ou papier, espaces destinés à porter traces, signes, symboles et images, ne sont jamais, même nus de tout signe, des espaces vierges sous la main de l’artiste qui, jamais, pour cela, ne peut les aborder sans crainte. Ceux-là mêmes qui prétendent que ces espaces blancs sont vides, sont ceux qui tremblent le plus de l’énigme qu’ils leur posent. Patrice Delory le sait bien pour sa part: alors qu’il n’y a pas encore inscrit la moindre marque, qu’il ne les a pas encore touchés, pas même effleurés, ils sont déjà chargés de toutes les traces possibles qu’ils appellent, de tous les rêves, de toutes les images, de tous les mots qu’ils ont déjà portés, de tout le travail qui les a façonnés, de tout le temps qui a permis de les produire, de les former, de les diffuser, de les conserver. Si blanches qu’elles soient, la feuille ou la toile ne sont jamais vierges; elles sont chargées de temps, de travail, de rumeur, et de vie. Comme elles sont chargées aussi des peines et peurs de l’enfance, des questionnements douloureux, des boiteries de l’âme, des difficultés à être. Comme elles sont chargées encore de l’énergie vitale qui conduit la main à explorer, comme à l’aveugle, ses territoires d’inconnu, en bordure d’abîme.

Sa série consacrée aux visages est l’illustration de la réflexion qui précède. Ces « portraits », aux limites de l’abstraction, composés à coups de pinceaux jetés sur la surface du papier, témoignent d’un acte créateur qui ne peut s’accomplir que dans un corps à corps brutal et impatient avec ce qui demande à être figuré, à remonter à la surface et révélé, dans un état d’ivresse créatrice (peut-être proche de la transe dionysiaque) ou comme une poussée de forces archaïques, une lutte physique avec l’ange de l’inconnu et de l’imprévisible, mais une violence contenue qui ne cède jamais à la tentation de « l’effet ». Ce sont amas de lignes, ramas de signes, entrelacs des traits de couleurs et giclées de matière, accidents des coulures, où l’émergence d’un visage semble presque le fruit du hasard, comme on gratte la terre et découvre une empreinte enfouie, ou comme on débroussaille à coups de serpe pour s’ouvrir un chemin à travers les ronces vers ce que l’on espère d’air et de lumière. Traces inscrites dans la fulgurance.

Mais toute trace fait sens. Que nos yeux, face à ces portraits, refassent le chemin de la main et du bras ! Qu’ils suivent dans l’espace le mouvement qui perdure dans la trace qu’il a laissée ! Qu’ils recomposent la série des gestes qui projettent la couleur, comme séparés de toute intention préalable et de tout calcul, cette série de « catastrophes » qui ont conduit une situation ou une composition à être ce qu’elle est, où plus rien ne doit être ajouté ni ne peut être retiré ! Qu’ils décomposent l’objet qu’ils considèrent et reparcourent le chemin qu’a suivi chacun de ses éléments pour parvenir à s’intégrer dans l’ensemble, à lui donner sa cohérence en assurant sa cohésion !

Il y a dans toute trace picturale une part de jubilation nécessaire qui tient au plaisir et à l’intelligence des muscles et des nerfs, à la participation active du corps, à l’action du cœur et du souffle,  au pur plaisir de sentir intuitivement et de savoir, sans avoir à l’analyser, que fonctionne l’appareillage complexe qui relie le monde au support, feuille ou toile sur lesquelles s’accomplit la présence du peintre, au plus près de ce qui l’anime, au plus vrai de ce qu’elle peut révéler. Il est ainsi aisé de comprendre que quiconque ressentant ce qui, dans ces peintures, s’offre au danger du « faire créateur » et ce qu’il met en jeu, s’interrogera dès lors autrement, en les regardant, sur ce qu’elles contiennent de plus sensible et de plus artistiquement maîtrisé.

Il faut dire que le visage n’est pas un sujet comme un autre. Bien plus que la parole, le visage est le vecteur privilégié de notre relation à l’autre. Il est lieu du regard – espace par où l’autre donne à lire, comme nous lui donnons à lire, réciproquement, notre appartenance en humanité. Pourtant, dans ses peintures, Patrice Delory évacue le regard, privilégiant dans ses figures une tête plutôt qu’un visage, fouillis de lignes aux allures anthropomorphiques où se devine cependant une expression (étonnement, douleur, effroi, quiétude…) et une esquisse de regard qui nous permet d’imaginer ce qu’il contient. Cela suffit pour que, dans cette « défiguration », il apparaisse que, dans ces visages, ce qui émane de leur inquiétante étrangeté, dans leur énigmatique opacité, il n’est question que de nous-mêmes et de cet être polymorphe, ce mystère qu’à nous-mêmes nous sommes, ces territoires d’ombre où nous ne pouvons qu’avancer, toujours dans l’inconnu d’un questionnement sans réponse.

Cette impression est d’autant plus forte, me semble-t-il, qu’elle concerne des figures évidées de toute matière, et qui ne tiennent que par un réseau de lignes aériennes, une simple structure graphique, parfois réduite à presque rien, qui les assure d’une « transparence » que traverse le regard, mais qui ne l’arrête qu’un moment pour la conduire au-delà d’elle-même.

Au-delà du visible peut-être, en tout cas de ses apparences. Car dans la peinture de Patrice Delory, il nous faut aussi côtoyer des fantômes. Présences qui se tiennent là, à portée de regard et de main, mais cependant inaccessibles et dans une distance infranchissable. Présences qui, comme dans ses toiles, se sont frayé, se fraient un chemin d’ombre pour nous apparaître, et parfois nous regardent, auréolées de ce silence dans lequel se tiennent les morts. Nulle morbidité pourtant, ni ici ni ailleurs, mais plutôt la sérénité d’un théâtre où ces apparitions muettes, qui n’ont, à les approcher avec bienveillance, rien de menaçant ou d’inquiétant, ne sont que les personæ qui nous rappellent que la tragédie du vivre et du mourir se donne aussi à voir sous les pinceaux du peintre et dans son attention à nous rendre lisible ce qui, dans notre esprit, se soustrait à nos certitudes.

Michel Diaz, 15/02/18

De la responsabilité du chroniqueur et de celle de l’auteur(e)

« Les mots savent de nous ce que nous ignorons d’eux. » (René Char)

De temps à autre, je « chronique » des livres que j’ai aimés, ceux qui m’ont procuré un plaisir de lecture et ceux qui, à mes yeux (ce sont souvent les mêmes), valent la peine qu’on les décortique un peu et qu’on y aille voir « un peu plus loin ».

Il y a quelques semaines, je commettais une nouvelle note de lecture à propos d’un recueil poétique *. Voici ce que j’en écrivais:

« Le recueil d’A. Y., Des jours à tes côtés, petit livre de 37 pages, est composé de poèmes brefs, d’une dizaine de lignes au plus, à l’écriture sobre et fluide, presque minimaliste dans son dépouillement. Pas d’effets stylistiques ici, d’images ambiguës à interprétations variables, de métaphores funambules et de tournures réticentes à s’ouvrir à qui s’avance dans ces pages:

des crépuscules

des nuits

des jours et des nuits/

avec

sans

gorgés de sens/

des saisons

des aubes de neige

des midis au zénith

Jours, saisons, années, cycles des heures, ramassé fulgurant des repères chronologiques, ceux qui scandent nos existences, en sont la basse continue et la ligne obstinée. Nous voici, dès les premiers mots, confrontés au Temps et à l’exercice si difficile de la mémoire. Pas de la nôtre, mais celle de l’auteure, de ce qu’elle doit conserver, l’écume des jours et des ans, et de tout ce encore qu’elle ne peut délivrer au lecteur que dans le creux des mots et le blanc de la page, ce qui ne sera pas écrit et ne pourra pas l’être, mais le sera pourtant, dans la vibration du silence, comme se prolonge le bruit de l’écho bien après qu’il s’est tu:

tous les trente six du mois

cent ans de dimanches

côte à côte/

près

très proches/

contre à contre

au septième ciel

sur un petit nuage

Images claires de bonheur. De moments partagés, dans le plein de ce qu’offrent les jours et dans ce qui, parfois, s’écorche à leurs arêtes. Pudeur qui se contente d’évoquer l’amour sans d’abord prononcer le mot.

Et c’est bien cela, en effet, qui se dit, dans le ressac de la mémoire, la pulsation des jours, battements de la vie qui passe, et vers quoi il faut tendre l’oreille. Car on n’écoute jamais mieux, nous le savons, que ce qui se murmure, qui impose qu’on fasse silence, en soi et autour de soi, pour mieux le recevoir. Cette simplicité dans l’écriture n’est pas facilement donnée à qui essaierait d’en user. Il faut être une auteure sûre de ses moyens, pour parvenir ainsi à évider le texte de tout mot inutile, à le réduire à l’os de l’expression, tout en préservant, dans le même creuset poétique, gravité du propos et qualité de l’émotion.

Il faut dire aussi que l’enjeu de ce texte n’était pas mince: quelques pages pour y faire tenir une vie, regrets et joies mêlés, bonheurs et peines enlacés, blessures sitôt oubliées et plaisirs minuscules des jours, l’essentiel que l’on doit retenir quand on fait le bilan des années. Et que l’on doit restituer du bout des lèvres, comme l’on se parle à soi-même, en s’efforçant d’être au plus juste et au plus près de ce qui monte dans la voix, souvenirs comme en vrac, tout en ellipses temporelles, mais autant de points de couture posés là où il faut dans le tissu flottant de la mémoire:

on se donne des petites choses

des bouts de rien

du bout des doigts/

les étoiles émerveillent

Ces quelques mots, tout simples, comme posés du bout des lèvres, disent bien, en effet, l’émerveillement que l’on peut éprouver, quelquefois, de sa seule présence au monde et de ce bonheur ordinaire que nourrit la présence de l’être aimé. Ou qu’elle a nourri

Car, en effet, nous le saurons très vite, dès les pages suivantes, ce recueil est texte de deuil, hommage à une absence, déambulation dans la solitude obligée du poème dans la compagnie d’un fantôme. Cette nudité d’écriture peut toucher d’autant plus qu’elle est dense de présence humaine, qu’elle charrie une douleur paisible, d’une voix basse et retenue, comme un chuchotement de confidence qui nous saisit d’emblée au cœur. Douleur qui, au-delà de celle qui l’exprime, fait écho à ce qu’il y a en nous de plus intime et de plus partageable: le chagrin de la perte, le vide de l’absence, la nostalgie de la présence disparue, la vie qui continue pourtant et à laquelle il faut continuer à croire, à donner quelque sens.

Douleur « paisible », car la traverse une mémoire qui, comme la lumière le fait sur un prisme, décompose le spectre des sentiments et en révèle les couleurs, quelquefois les plus vives. Toutefois l’ombre gagne, comme dans cette page, la dernière, si chargée d’émotion contenue:

tu t’absentes

tu manques au monde/

au cyprès

au mimosas

à la voussure du ciel

aux bateaux en partance

aux étendues

au grain du vent

aux symphonies de Beethoven/

à mes yeux

orphelins « 

Tutoiement au-delà de l’absence, présent d’éternité, comme on continue parfois de parler à ces présences invisibles qui nous accompagnent dans nos jours et nos nuits. Ces pages ne pouvaient être écrites que sous la lumière de la mélancolie. Lumière qui peut être sombre, avare de clarté, complice de la mort, ou clarté douce, bienveillante et amie. Cette lumière-là est celle que fréquentent volontiers les poètes, un espace de mi-pénombre offert à la lucidité de leur questionnement, d’eux-mêmes et du monde. Lumière dans laquelle la douleur, tenue à sa juste distance, se fait territoire fertile où vient puiser ce qui persiste de l’amour, et où s’alimente la source de la création. De toute création peut-être.

Ce qui importe, dans la parole poétique, c’est la justesse de la voix, un timbre qui s’impose, une musique qui, en nous, fait son chemin, même après que l’on a refermé le livre. Ce qui nous accompagne, plus loin que la lecture et nous aide un peu plus à comprendre et à vivre. Comme ce qui nous revient, par exemple, des mots d’A. Y. ceux-là, entre autres, que l’on n’avait rien fait pour retenir,

et nous infatigables

épaule contre épaule. »

  *   *   *

Voilà donc ce que j’écrivais dans cette note de lecture à propos de ce livre.

Cependant, quelque peu contrariée par ce que j’en avais compris, l’auteure du recueil m’a vite fait savoir que « l’absent » était bien vivant et qu’il n’y avait dans son texte, m’écrivait-elle aussi, « nommé, seulement nommé, ce qui fait l’absence des choses, parfois celle de l’aimé, le temps qui passe, les menudailles de l’ordinaire », ajoutant que c’était là « une écriture de l’épure, dans la forme, dans la langue », et que « les séparations, les retours, les pertes, sont du côté de la vie. » Non, elle n’adhérait pas à ce que j’en avais écrit, son texte n’était que de « gaieté », seulement de « gaieté ». Je répondis que ma lecture ne contenait pas de grossier contresens, que ce que j’en avais compris ne pouvait qu’ajouter une autre dimension à son ouvrage, comme ce qui d’abord échappe à l’esprit de tous ceux qui écrivent, cette obscure part de sens que tout auteur met dans ses livres sans toujours en avoir conscience, mais qu’un regard critique s’offre à lui « révéler », Mais l’auteure déjà s’agaçait, elle ne pouvait pas accepter mon regard sur son livre, l’air se chargeait d’orage, l’éditrice était alertée, en très inconfortable position d’arbitre, prise entre deux auteurs qu’elle prend soin de publier, et il lui fallait au plus vite apaiser l’écrivaine.

Dans ce livre, il ne fallait donc voir que « gaieté » ?… Soit. Pourtant je n’y vois pas cette « gaieté » revendiquée, mais plutôt (confirmée par ma relecture), une sorte de lamento sur le bonheur passé. D’autre part, il me semble que l’interprétation d’un livre appartient à celui qui le lit et que l’auteur n’a pas à se mêler des impressions de son lecteur pour infléchir (encore moins lui imposer) son point de vue. L’auteur(e) qui publie s’expose consciemment au regard de ce même lecteur qui lira son ouvrage selon sa sensibilité, ses outils d’analyse, le poids de son vécu (avec ce qu’il pourra, ou devra, en tout cas justifier), et y posera son jugement en toute liberté.

Et à propos de celui-ci, quelle contradiction nous faudrait-il arbitrairement (et absurdement) entretenir entre bonheur présent et nostalgie de son bonheur passé, entre joie et mélancolie ? Ne peut-on pas rire à travers son chagrin et pleurer à l’évocation de bonheurs perdus dont notre cœur s’emballe encore ? Et cette évocation, se voulût-elle lumineuse, et douce, et apaisée, toute dédiée à la vie, n’est-ce pas aussi, en dépit de la volonté de l’auteure, celle de ce temps qui a été, ne sera plus, dont on peut s’enchanter encore et conserver le souvenir radieux, mais qui est pourtant ce que le cours des jours nous a définitivement ravi ? En écrivant ce qui précède, je repense à ces vers du poète Adonis:

Le pays dont nous étions/ le pays dont nous sommes encore/ ils ne sont que le même/ cet horizon blessé par des paupières timides/ et celui qui brûle nos cils…

hier j’ai eu faim de lui/ et j’ai dessiné en son nom/ un portrait, une auréole/ Je lui ai écrit une lettre pour lui rendre hommage/ Mais toute lettre écrite/ en souvenir de ce qui fut/ en hommage à ce qui en reste/ est toujours une lettre d’adieu/ à ce dont nous devrons prendre congé

Peut-on mieux dire que cela pour comprendre le sens de ma lecture ?

La richesse d’un texte tient à sa capacité de s’ouvrir à de multiples interprétations, fussent-elles contradictoires. Celui-ci le permet, et il est toujours bon qu’un livre suscite des confrontations d’idées.

Le rôle du chroniqueur, s’il fait bien et honnêtement son travail, est d’ouvrir un ouvrage à ses autres possibles lectures et d’en examiner les strates, non de s’en tenir au « mode d’emploi » proposé par l’auteur(e). Et s’il lui arrive le mettre le doigt sur des zones sensibles du texte, ce qu’en a refoulé son auteur(e), doit-il alors faire silence, mettre une pierre sur sa bouche et son papier à la corbeille ? Ne serait-ce pas plutôt à l’auteur(e) d’assumer ce qu’il ou elle a écrit (avec ses conséquences) et de travailler à résoudre le nœud de son problème ? Celui, ici, en l’occurrence, de ne pas accepter de son chroniqueur qu’il débusque, dans ces zones d’ombre, ce quelque chose de l’insoutenable qui s’y trouvait tapi et que l’auteure, pour le confort de son esprit, et s’aveuglant sur ce qu’elle a écrit, se refuse à envisager en faisant obstruction à un autre regard que le sien ? Sur un ouvrage qui, rappelons-le, menant sa propre vie, ne lui appartient plus ?

Car, enfin, si l’auteur d’un ouvrage se contente de l’évocation sentimentale et toute personnelle de ses bonheurs passés et de ses menues peines, c’est qu’il n’a rien à nous dire, il se raconte, mais ne nous touche pas. L’ambition de la poésie est plus vaste, elle est de tendre vers l’universel et, dans le cas de ce recueil, l’universel serait de nous proposer de nous confronter à notre propre mémoire et à ce qui, en nous, regarde du côté de la nuit. Ce livre-là le fait, pour peu que nous lui accordions notre confiance, et que l’auteure, de son côté, lui accorde la sienne. Ce que l’on écrit, souvent, nous trahit, du côté que l’on n’avait su voir, et l’écriture de la poésie c’est aussi, c’est d’abord et surtout, prendre le risque de ses mots, accepter de les mettre en danger, et soi-même avec eux.

Michel Diaz, 26/02/2018

* Je me contenterai des initiales du nom de l’auteure, omettrai aussi de signaler le nom de la maison d’édition, à seule fin de n’embarrasser ni l’éditrice, ni une écrivaine qui se refuse à jouer le libre jeu de la critique (une critique qui, au demeurant, ici, n’était pas avare de compliments à l’égard de son livre et se proposait de lui apporter quelque chose qui en densifiait le propos !).

 

 

Bassin-Versant – Michel Diaz (avril 2018)

Les Éditions Musimot ont le plaisir de vous annoncer la prochaine sortie

du tout nouveau livre de

Michel Diaz

BASSIN-VERSANT

poésie

 Couverture : © Françoise Albertini

Ce recueil a obtenu le prix Amélie Murat 2019

1ere de couv 4

La poésie contemporaine est souvent, me semble-t-il, l’espace de l’incertitude. Qui parle ? À qui ? De quoi ? Pourtant, dans ce nouvelopus de Michel Diaz, les deux citations proposées en exergue, de Lorca et de Nietzsche, nous mettent d’emblée sur la voie de sa réflexion poétique: si « la terre est notre probable paradis perdu », la poésie est sans doute le seul moyen de nous sauver de la désespérance et de ne pas « mourir de la vérité » du monde. […]

[…] la prose poétique de Michel Diaz, innervée d’un imaginaire foisonnant, nous entraîne dans une méditation dont les arrière-plans philosophiques sont clairement assumés.

Une réussite de ce texte – parmi d’autres – est de nous entraîner dans un perpétuel mouvement alors même que le poète se présente statique, dans l’attitude de qui s’arrête et prend le temps de regarder le monde pour l’interroger ou se laisser glisser dans les plis de sa rêverie méditative. Alors, puisque la vie est le vaste théâtre du monde, laissons-nous emporter par un verbe inspiré qui se propose de nous ramener au plus près de nous-mêmes.

Extraits de la préface de Jean-Marie Alfroy

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Frais de port offerts. (Sortie prévue le 12/04/2018)

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