Partage des eaux – Michel Diaz (sept. 2014)

Couverture paratge des eaux

MICHEL DIAZ et les éditions N&B (Noir et Blanc, Toulouse) sont heureux de vous annoncer la parution, en ces jours d’été finissant, de PARTAGE DES EAUX, (publié avec le concours du Centre National des Lettres de Midi-Pyrénées), recueil de cinq longues nouvelles à propos desquelles on peut lire, en 4ème de couverture:

         « La ligne de partage des eaux est la ligne zigzagante qui sépare deux bassins fluviaux.

         A travers cinq nouvelles, Michel Diaz retrace des destins dominés par la face sombre du malheur et d’autres dont rien ne semble pouvoir altérer le rayonnement. Mais surtout il excelle à traquer dans la vie des hommes le moment où une existence peut basculer pour le meilleur ou pour le pire. Il le fait avec une grande sûreté de style, une maîtrise dans l’analyse et un humour toujours sous-jacent. »

       Extrait du « Préambule »:

        « […] C’est en randonnant en Ardèche, par un lumineux matin de juillet, plein d’une sérénité confondante, que je remarquai le panneau. Un vieux panneau rouillé, planté là, au bord du sentier, depuis un temps immémorial, au beau milieu de nulle part, et dont les lettres survivantes signalaient au marcheur que ses pas, montant et descendant, en fonction de la configuration du terrain, ne faisaient que suivre la ligne de partage des eaux. Je m’arrêtai devant ces mots que je lus, et relus, avec une émotion au moins égale à celle qui m’aurais saisi si j’avais dû y déchiffrer le nom de la vieille ville de Babylone, écrit en caractères assyriens, et promettant de m’introduire, au-delà de la porte d’Ishtar, sur les toits fameux des palais où, à l’ombre des citronniers, les siestes devaient être délicieuses.

         Je mis mon sac à dos à terre et, boussole à la main, dépliai la carte I.G.N. Le partage des eaux y était figuré par une ligne continue de pointillés qui partageaient en deux les montagnes d’Ardèche. Au sud-est, elles descendaient doucement vers la mer, la Méditérranée, celle des anciens Phéniciens (j’allais écrire Phéaciens). Au nord-ouest, elles s’en allaient en ondulations chaotiques, entraînant la Loire avec elles, vers les plateaux de Haute-Loire et les rondeurs des puys d’Auvergne, au-delà desquelles, beaucoup plus loin, s’étendent les rivages atlantiques et les falaises de la Manche, qui virent passer les Vikings portés par leurs bateaux à têtes de dragons. Alors que je croyais d’abord marcher sur un simple chemin de crête, je dus réaliser que j’avançais, en vérité, et tel un funambule, sur la mince corde tende qui sépare deux mondes, et qu’il me suffisait de quitter le sentier, de faire un pas à gauche, ou d’en faire un à droite, pour me retrouver dans l’un ou dans l’autre, comme on sort par la porte-fenêtre de son séjour pour se trouver sur la terrasse, au-dessus des massifs de roses de son jardin… Et j’imaginais Desnos écrivant:

        Il y a un moment précis dans le temps

        Où l’homme atteint le milieu de sa vie,

        Un fragment de seconde,

        Plus rapide que la lumière

        Où il franchit la ligne,

        Mince comme un rasoir,

        Du partage des eaux.

        […] »

       Si après Le Gardien du silence (paru en avril 2014 aux éditions L’Amourier, Coaraze), vous êtes curieux de lire cet ouvrage, vous pouvez le commander à votre libraire ou directement à l’éditeur, en libellant votre chèque (18€ + 2€ de frais de port) à l’ordre des

       Editions N&B – 27, rue Fourcade – 31100    TOULOUSE