Partir sur les chemins

Pradeilles
Texte publié dans L’Iresuthe N° 33, printemps 2015.

[Nouvelle extraite du recueil Séparations, éd. L’Harmattan, 2009]

PARTIR SUR LES CHEMINS

Il nous en passe des choses dans la tête quand on n’arrive pas à dormir !… Tout à l’heure, quand j’ai repensé à Iris, j’ai presque eu du mal à me souvenir de ses traits et des inflexions de sa voix. J’ai vécu avec elle pourtant, pendant près de quinze ans, et nous ne nous sommes pour ainsi dire pas quittés d’une semelle pendant tout ce temps-là… Avec elle, ça c’était mal fini, et un été pour tout changer n’y suffirait sûrement pas ! Mais la mémoire est surprenante et, tout à l’heure, je me suis rappelé très exactement comment s’était passée la fin de mon séjour, là-bas, dans la vieille ferme de Haute-Loire que Monique m’avait louée, il y a maintenant quatre ans de cela. J’y étais seul avec Léo. Et voilà ce qui m’est revenu à l’esprit, avec une précision telle qu’il y a dans ces souvenirs quelque chose d’hallucinant.

Nous étions jeudi 19 août… Depuis quatre ou cinq jours, le temps était vraiment très moche. Je pourrais même dire exécrable ! Pas question de quitter la ferme, pour aller s’exposer à la foudre en courant les chemins du plateau, transformés en mares de boue par la succession des averses. Cette immobilité contrainte m’avait fichu en rogne, à force, et rendu inapte conséquemment à me concentrer sur quoi que ce soit. Stylo et livres même me tombaient des doigts, et j’avais observé que Léo, lui aussi, depuis que les orages s’acharnaient méchamment dans le coin, tournait dans la cuisine en gémissant d’ennui, guettant impatiemment l’instant où j’enfilerais mes chaussures de marche et mettrais la main sur mon sac à dos pour nous en aller en balade. Et puis les éclaircies s’étaient multipliées, offrant à notre réclusion l’espérance d’une escapade que des jeux de lumières imprévisibles ne manqueraient pas d’exalter. Au début de l’après-midi de ce même jour, nous étions partis de Saint-Haon sous un ciel noir et bleu, incertain, menaçant, balayé de rafales de pluie, mais bientôt traversé des rayons d’un soleil amical, grésillant de promesses, pour aller jusqu’au Nouveau Monde, un village niché au cœur des gorges de l’Allier. Là-haut, sur le plateau couvert d’une épaisse toison d’herbes rousses et de genets, la masse des nuages dérivait en se disloquant sur ces étendues de silence. Un souffle à peine perceptible inclinait le sommet des herbes et froissait les voilages de l’air… Je m’étais allongé sur un lit de bruyères, à l’abri d’une grosse pierre, les reins calé contre mon sac, et Léo en avait profité, sans me lâcher de l’œil, pour aller promener sa truffe dans les environs immédiats. J’ai contemplé au loin, pendant un bon moment, les gorges et leur encaissement vertigineux, tâchant de déceler en leur repli des traces de présence humaine. Et tout semblait posé en équilibre, sur une seconde d’éternité, infiniment précieux, mais infiniment vulnérable, comme une illusion prête à disparaître au moindre battement de cils. Puis l’horizon s’est refermé, la lumière s’est obscurcie, et alors que nous traversions Le Thor, la pluie s’est remise à tomber.

« Nous avons encore trois jours à passer ici, j’avais dit à Léo. Allez, demain, il fera de nouveau beau temps. La météo annonce une amélioration sensible des températures, la disparition de la pluie, le désencombrement du ciel, le retour d’une trêve estivale… Je t’emmènerai marcher, toute la journée, sur les chemins d’Ardèche (j’ai déjà prévu le circuit). Ce sera vingt-deux kilomètres sous un soleil sévère, un astre rond et franc qui luira comme une rondache de bronze, au creux de combes ténébreuses ou noyées de lumière verte, ou sous le couvert accueillant des bois de châtaigniers. Nous constaterons, une fois encore, que beaucoup de châtaigneraies ne sont plus exploitées ni entretenues. Que la terre, toujours, dévale des terrasses, emportée par les pluies. Et que les pierres des murets s’éboulent. Que les jeunes arbres, toujours, surgissent au hasard, mêlés dans une confusion sauvage où la main de l’homme n’intervient plus pour y mettre bon ordre. Des colosses frappés par la foudre dresseront parmi les sous-bois leurs silhouettes calcinées, fantômes pétrifiés nés de la fureur des orages… Et nous nous perdrons dans ce labyrinthe… délicieusement…»
Je me suis rappelé alors que presque une semaine auparavant, partis à l’aube du village de Laffare, nous avions traversé, au milieu de la matinée, le lieu-dit nommé Chanteloube. J’avais posé mon sac sur le bord du chemin pour prendre mieux le temps d’examiner quatre anciennes maisons. Des fermes du XIXième siècle, restaurées à grands frais et de toute évidence reconverties en résidences secondaires. Les trois ou quatre autres bâtisses qui constituaient le reste du lieu-dit demeuraient à l’état de masures croulantes. Larges façades de blocs lisses et propres, joints de maçonneries impeccablement retracés, toitures de tuiles flambant neuves, portes et volets fraîchement repeints, terrasses et cours dallées de pierre blanche où traînaient des jouets d’enfants, quelques outils de jardinage, tout ce qui concernait les premiers bâtiments, avait été refait avec un soin méticuleux et un goût plutôt sûr que les contraintes administratives qui veillent sur le patrimoine avaient certainement guidés. Un décor d’opérette propret, fleuri de géraniums et de roses trémières, mais un lieu vidé de son âme, presque un décor de cinéma planté au beau milieu d’un paysage de Lozère… Les plaques minéralogiques des voitures garées dans les cours m’avaient permis de constater qu’il y avait là des gens de Marseille et trois couples d’Anglais. Il est rassurant sans doute de voir que ces habitations traditionnelles ont été sauvées de la ruine. Mais le spectacle de ces fermes remises à neuf par de tout récents occupants, visiblement nantis de confortables revenus, suffit à illustrer le mouvement de désertification des campagnes et avait provoqué, dans un premier temps, chez le simple passant que j’étais, un réel sentiment de malaise. Malaise souligné par le profond silence qui pesait sur les lieux. Malgré ces traces de présence humaine, les bâtisses habitées semblaient comme engourdies. Les portes étaient closes. Aucun éclat de voix, pas un rire d’enfant, nulle trace de vie à travers les fenêtres. Comme s’il n’y avait âme qui vive et que les habitants étaient morts dans la nuit. J’ai fini par entendre le chant des oiseaux. Je me suis demandé si ce crépitement confus, enfoui dans l’épaisseur des arbres et des haies, n’était pas un bruitage destiné à donner comme une apparence de vie à ces lieux, une bande sonore qui tournerait en boucle !… J’ai presque été tenté d’aller chercher, parmi les branches, les haut-parleurs qu’on y aurait dissimulés. J’ai aussi hésité à franchir le premier portail qui se présentait (ils étaient tous ouverts), pour aller jeter un coup d’œil à travers les carreaux des fenêtres sur ce qui se passait à l’intérieur. Et je n’aurais pas été tout à fait étonné de tomber sur un aréopage de fantômes discutant en silence des moyens d’investir peu à peu tous les lieux désertés de Lozère… Il n’y a aucune raison, après tout, pour que les esprits se contentent d’errer dans les cimetières enténébrés, de hanter les maisons délabrées et les souterrains des châteaux… Pourtant, je n’ai franchi aucun portail. J’ai seulement sifflé Léo et repris le chemin, en me retournant seulement au bout d’un moment pour voir si les maisons se dressaient toujours dans le paysage…
– Après tout, je pourrais acheter une de ces ruines, je lui ai dit. La retaper sommairement. L’aménager avec une paillasse, une table, une chaise, une planche où poser des livres… Qu’est-ce que tu en penses ?… Un village fantôme, où vivent des fantômes qui n’ont rien de bien terrifiant. Sont peut-être même accueillants. Là, sans doute, est la paix. Et l’oubli sans remords. Alors on s’installerait là. Je ne ferais plus rien. Ce serait mon nouveau métier : ne rien faire. C’est un métier très difficile. Il y a très très peu de gens qui savent l’exercer. Nous irions, toi et moi, tous les deux, tous seuls, marcher sur les chemins. Ce serait comme ça, tous les jours. Un humain me demanderait parfois qui je suis, d’où je viens… Je dirais que je ne sais pas, que j’ai tout oublié le long des chemins, que j’ai perdu la tête, que j’ai perdu mon nom, que j’ai perdu mon ombre. Je rirais à la barbe du questionneur, et nous retournerions, le soir, à Chanteloube où je mettrais à mijoter une soupe aux orties, à bouillir une ou deux poignées de châtaignes, dans l’âtre que j’aurais rafistolé. Et la nuit, on regarderait les étoiles. Je n’aurais pas de mal à passer du monde des vivants à celui des esprits, de même pour en revenir, et pour y retourner encore, comme ça, tous les jours, parce que toi tu sais t’y prendre. Tu connais les passages pour aller d’un royaume dans l’autre, et c’est toi qui serais mon guide. Il n’y a que les chiens pour savoir des choses pareilles…

* * *

Vendredi-samedi, 20 et 21 août. Le bleu avait enfin lancé son offensive. D’abord un peu timide le matin, légèrement voilé, il finissait par s’imposer au début de l’après-midi et régnait sans partage jusqu’à la tombée de la nuit. Les balades de ces deux jours, comme la météo, n’avaient pas trahi leurs promesses. Nous avions parcouru, en tout, près de cinquante kilomètres. Léo était visiblement heureux de crapahuter en pleine nature. Moi aussi, bien évidemment… Moments de bonheur pur. Irracontables. Lingots d’or dans le coffre de ma mémoire…

* * *

Dimanche 22 août. Je revois tout cela comme si j’y étais encore. J’ai passé une bonne partie de ce jour à bêcher le jardin potager, à le désherber à la main et à l’arroser. J’ai rempli deux petits cageots de pommes de terre, un autre de carottes, un autre encore de laitues et de haricots verts. Puis entreposé tout cela dans un coin de l’étable pour que Monique, quand elle viendrait vérifier l’état de son jardin, n’ait plus qu’à l’enfourner dans le coffre de sa voiture. Manier la bêche pendant des heures m’avait rempli les mains d’ampoules et m’avait démoli les reins. Je crois pourtant que j’avais fait de la belle besogne. Monique m’avait dit, au téléphone, quelques jours plus tôt :
– Il faudrait que je passe pour m’occuper du potager. J’espère que je trouverai un moment pour faire ça d’ici la fin de la semaine, avant que les locataires suivants viennent s’installer, ou qu’il se remette à pleuvoir…
– Je pourrais peut-être le faire pour vous… Les travaux de la ferme et les vaches vous occupent assez comme ça…
Elle s’était presque fâchée :
– Ah non ! Vous n’allez pas gâcher le dernier jour de vos vacances à vous esquinter dans le potager !
Mais j’avais quand même insisté :
– Je vais le faire. Un peu de jardinage me fera du bien.
Je m’y étais mis dans la matinée, et avais travaillé toute la journée. Malgré mes mains pleines d’ampoules, mes doigts endoloris où s’étaient enfoncées des échardes, et mon dos courbatu, j’étais assez content de moi. J’avais dit à Léo :
– … Ce serait mon métier : ne rien faire. C’est un métier très difficile. Tu te souviens de ce que t’ai confié, l’autre jour ?… Et bien j’ai commencé à m’exercer. Aujourd’hui, toute la journée. Dans le potager de Monique. J’ai réussi, pendant toutes ces heures, à ne rien faire… ou, en tout cas, rien qui me soit directement utile. A m’absenter du temps. A me mettre à l’écart de tout. En retrait de tout. A n’y être plus pour personne. A m’abîmer entre deux pierres de fatigue… C’est un bon début, n’est-ce pas ?… La prochaine étape, ce serait parler aux chardons qui bordent les chemins, donner un nom à chaque oiseau qui passe dans le ciel, cueillir des larmes de bonté au coin des yeux des vaches…
Il m’a souri bienveillamment, et j’ai vu sa queue blanche jouer le métronome.

Je m’en allais pourtant le lendemain matin. Je préparerais mes bagages, le soir, et ferais le ménage de la maison. Les occupants suivants arrivaient dans la matinée. Un couple de postiers à la retraite qui remontaient du Sud. De Montpellier ou de Narbonne, je ne sais plus très bien. Que ce soit de là ou d’ailleurs, ça ne changeait rien au programme. Il fallait, de toute façon, que je quitte les lieux. Et même si Monique aurait bien aimé que je reste, parce qu’elle éprouvait pour moi, je crois, une réelle sympathie, et que nous avions réussi tous les deux à nouer d’excellents rapports, ils arrivaient le lendemain. Je n’avais aucun intérêt à traîner au lit si je voulais m’offrir une balade, la dernière, avant de m’en aller. Nous irions saluer l’Allier, ça c’était sûr, mais s’il nous prenait l’envie de pousser plus loin il faudrait que je sois sur pied à la première heure.

Je ne partais pas sans regrets. « J’aurais besoin de temps encore, je m’étais dit, le soir, avant de monter me coucher. Mais d’un temps qui s’étirerait maintenant en notes de silence, s’écrirait sur la partition où la succession des jours et des nuits déposent leur lumière. » Me retirer à Chanteloube, c’était juste une histoire que j’avais inventée pour Léo. Et pour moi aussi. Parce que, dans la solitude, comme dans l’insomnie, il vous en passe des choses par la tête ! Des choses qui permettent d’alléger un peu la souffrance. De la détourner quelque temps, et de s’en distraire. Il n’en restait pas moins qu’après m’être beaucoup agité, pendant ces quelque trois semaines, m’être engourdi d’activités physiques, j’éprouvais maintenant le désir, très réel, quasi impérieux, de m’abandonner à la somnolence de ne rien faire. Rien écrire, rien lire, mais rien dire non plus – et être presque rien. Oui, travailler à ETRE presque RIEN. Désir ivre, besoin aspirant, entrevu comme salutaire, de m’effacer aux yeux des autres, afin de n’être plus qu’une simple présence au monde, assourdie, transparente, presque évanouie. « Ce serait non pas m’effacer, je pensais, dans le creux de l’absence où le désespoir s’annihile, où toute douleur disparaît, mais plutôt renoncer à l’absurde nécessité de faire quelque chose, sombrer dans le repos de l’âme comme on se confie au vertige du rien, pour être seulement vacant, libérer son esprit et ses yeux, accueillir ces instants où l’on sent battre dans ses veines le cœur subtil du temps, cultiver cet état limite, mince ligne de crête entre ennui et pure joie d’être. Cet état où le simple fait de regarder le ciel, le feuillage d’un arbre, un oiseau marchant sur le toit, nous apporte la preuve que tout nous est donné à tout instant, et que vraiment rien d’autre ne nous est désormais nécessaire… »

* * *

Ce matin-là, dernier matin, en me rasant, je me suis regardé d’un œil torve dans la lucarne du miroir et me suis fredonné la chanson de Bécaud :
– … Et maintenant, que vais-je faire,
de tout ce temps… ?
J’ai réfléchi quelques secondes encore, le rasoir suspendu au bout de ma main :
– … J’aimerais bien écrire, tiens, un recueil de nouvelles. Je l’intitulerais Le gardien de phare… Pourquoi ? En vérité, je n’en sais rien, mais ce titre me plaît… Peut-être à cause de la solitude de l’homme, habitée seulement par le bruit de la mer, le cri des goélands, le vacarme de la tempête. Peut-être aussi à cause de l’image du veilleur, attentif dans sa tour de guet à perforer le ciel de son œil radiant de cyclope. A éclairer le noir autour de lui. A trouer l’horizon de la nuit d’une lumière palpitante pour éviter que, quelque part, un navire ne sombre. Attentif à faire mugir, sous le ciel épais, ses sirènes de brume. C’est peut-être cela écrire. Cela aussi. Veiller. A l’intérieur de soi. En regardant le monde qui s’étend tout autour dans le lancinement de sa rumeur… Oui, essayer tout simplement d’être lucide. Pour continuer d’avancer…
– Ces mots me disent quelque chose, a semblé me dire Léo qui me regardait me raser, posé sur son arrière-train, à l’entrée de la salle de bain…
– … Oui, en effet, je lui ai dit… […]
Je sais que nous avons besoin de cette force pour essayer de rassembler un tout petit nombre de mots, que l’essentiel finalement ne tient que dans ce petit tas de cendres, mais je sais aussi que la chose à dire, qui est toujours en devenir, est irrévocablement condamnée. Peut-être encore que l’ailleurs que l’on cherche à atteindre n’est jamais protégé que par son éloignement infini. Comme est peut-être infranchissable la distance entre la nécessité d’écrire et le monde. Et peut-être qu’écrire n’est jamais que l’errance qui, partant de la plénitude de l’origine, cherche à la relier à la plénitude de notre fin. Comme si écrire et marcher n’étaient finalement qu’une seule et unique chose… « C’est pourquoi ce que j’aimerais aussi, j’ai pensé, et avant toute chose peut-être, c’est avoir tout le temps devant moi, prendre mon sac à dos, avoir le plus longtemps possible des jambes qui me portent, sentir Léo à mes côtés, partir sur les chemins… »
Je me suis tourné vers lui et je lui ai dit :
– Partir sur les chemins, ça ne te dirait pas ?… Toi et moi. Tout seuls. Tous les deux… On s’en irait sur les chemins, droit devant nous, très loin, au bout du monde… J’écrirais, en marchant, sur les pages blanches d’un calepin, sur les écorces, sur les pierres, sur la peau verte des étangs, sur les oripeaux de lumière qui tremblent dans les arbres, sur la fièvre des âmes humaines, sur l’étrangeté d’exister… Je ferais cela en passant, comme une ombre abandonne ses graffitis sur les murs d’une ville. Et à la fin du compte ce serait un livre, pour qui voudrait le lire, c’est-à-dire une mince flamme qui se propage, une mèche qui brûle d’un bout à l’autre, dans le chuchotis de ses étincelles et leurs fulgurantes scintillations…
Je me souviens exactement de ça. Lui aussi me regarde, d’un regard doux et franc qui s’enfonce au fond de mes yeux. Il sait bien ce que vaut ma parole d’homme. Il sait bien que demain, bientôt, dès que nous serons loin d’ici, je serai de nouveau englouti par le tourbillon des contraintes, ligoté par les mille nécessités de la vie sociale. Que je jetterai de nouveau sur ma vie le mensonge obligé du travail et des mots vidés de leur sang. Que j’aurai oublié ma question. Que je m’installerai dans la tristesse résignée, le grincement irrégulier des jours. Dans le deuil d’une histoire qui m’a quitté. Qui se passera désormais de moi…
Je me souviens… Il me regarde avec des yeux très tristes, fatigués. Fatigués de ma propre fatigue. Des yeux tristes et doux qui paraissent noyés de regret.

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