Quand l’ombre dissout les pierres
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Le bruit des misères du monde ne fait pas plus de bruit que la chute des oiseaux engourdis dans le caniveau. Tout est si calme que l’on a peur de voir mourir les heures. La sève ne monte plus. Le cœur fané du jour tombe dans le jardin que de hauts murs enserrent.
L’horloge est sans fond. Les jours se ressemblent. Le temps s’est absenté. Plus personne ne passe et le soleil s’écrase sur les murs de la maison d’en face. Nul vent ne tombe des montagnes. Aucun oiseau dans l’églantier et les abeilles semblent fuir les fleurs du pommier.
La peur seule traverse nos mains à l’instant de sortir.
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Alain Freixe
Valberg, avril 2020