JUSTE AU-DELÀ DES YEUX, images de Pierre Fuentes, textes de Michel Diaz
Editions Christian Pirot, Joué-Lès-Tours, 2013
Extraits de l’ouvrage
Solitaire
elle se tient là
dans le temple pur du silence
présence radiante
jumelle de la lune pleine
de l’énigmatique matière des rêves
accordée avec l’univers
étoilée de sa résonance
à ce moment précis de l’aube
où s’immobilise sur l’horizon
la balance exacte du temps
(Courgette, p. 18)
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Fruit tombé de la branche
comme un astre obscurci de vertige
sa lumière nous fut parfum
source de couleurs qui abondent
Mais d’où venu ?
sinon de bien plus loin que les profondeurs du sommeil
et déjà retourné au velours de l’amoureuse nuit
qui tient entre ses mains
le cercle imperturbable
du recommencement
(Pomme noire, p. 50)
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Lampe frêle
veillant au seuil de la pénombre
sur ce qui lentement s’avance
nous parlant d’une voix sourde et pure
Nul oiseau pour venir piller
un trésor si fragile
ni tintement de l’heure
sur le cristal du temps
Lampe tendre
veillant comme un fruit
à jamais réfugié sous les branches
de la dernière nuit
donnant à voir le livre ouvert
sur ce qui se consume
avant que d’être lu
(Poire rouge, p. 70)