Chers amis,
ce texte n’est destiné qu’à ceux qui sauront, je l’espère, partager l’esprit dans lequel il a été rédigé.
Nous devons à Raphaël Monticelli, critique d’art et écrivain-poète, cet article sur le poiseau de parisi, étude fort intéressante parue dans le dernier numéro de La Diane française. Vous trouverez, un peu plus bas, le descriptif de cet oiseau, rare, furtif et méconnu, ainsi que le lien vers une vidéo dans laquelle R. Monticelli présente en public l’essentiel des connaissances relatives à ce proche cousin du martin-pêcheur.
Désireux d’ajouter quelque chose aux résultats de ces observations dont il nous fait part si brillamment, je lui ai envoyé ces quelques observations:
Cher Raphaël,
je n’ai pas eu le bonheur d’observer un seul poiseau de parisi au cours de mes errances champêtres mais, en revanche, ces derniers mois, j’ai rencontré pas mal de ces bipèdes sans plumes, drôles d’oiseaux eux aussi, que l’on désigne communément sous le nom de gilets jaunes, à cause de la couleur jaune vif de leur habit rayé de bandes grises fluorescentes.
Cette espèce a été dernièrement l’objet d’une chasse brutale et massive à fin d’extermination de toute sa communauté. Malgré les importants moyens mis en oeuvre pour l’éradiquer (cette espèce étant considérée par les autorités comme dangereusement invasive), on compte encore quelques centaines, voire quelques milliers d’individus répartis inégalement sur tout le territoire.
Certains experts recommandent de l’abattre à l’arme de guerre pour en terminer au plus vite, certains autres, parmi lesquels les ornitho-sociologues les plus éminents, pensent que la traque féroce dont ceux-ci sont encore l’objet n’aura d’autre conséquence que de renforcer leur instinct de survie et prévoient une multiplication exponentielle des individus de cette espèce, au prix de quelques mutations que personne ne sait prévoir.
Les responsables les plus haut placés, en charge de la gestion de la faune territoriale, ont aussi tenté (solution alternative à ce jour peu convaincante), afin de capturer plus aisément le gilet jaune, de l’apprivoiser ou, au moins, de l’amadouer en lui jouant des airs de pipeau et gagner ainsi sa confiance. Mais cet oiseau n’en fait qu’à sa tête et, plus malin (ou plus vicieux) qu’on ne le pensait d’abord, a vite fait de déjouer le piège.
Les commentateurs médiatiques, de concert, ont cru aussi, un temps, régler le problème, en faisant mine de le voir en noir, ce qui permettait de l’assimiler aux populations des corbeaux, corneilles, choucas et merles, et d’envoyer ainsi en volière tout ce qui s’autorisait à battre le pavé hors des espaces légaux et seuls autorisés. Un décret, que l’on attend impatiemment, prévoirait d’autoriser les automobilistes à écraser sur la chaussée tout bipède sans plumes suspect et à déposer sa dépouille au poste de police le plus proche.
On ne sait pas encore si cet acte citoyen de salut public sera récompensé par une prime.
Bien à vous, amicalement.
Michel Diaz
Par Raphaël Monticelli
Lien vers le texte concernant le poiseau de Parisi et la captation vidéo d’une lecture de ce document (une vingtaine de minutes).