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Ma (dé)conversion au judaïsme – Benjamin Taïeb



Ma (dé)conversion au judaïsme
Benjamin Taïeb
Editions Lunatique -coll. Parler debout (2017)
« Né d’un père juif et d’une mère non juive, j’étais, enfant, considéré comme juif par les non-juifs, car je porte un nom juif, et non-juif par les juifs : la religion juive se transmet par la mère. C’est sans doute pour mettre fin à cette contradiction que mon père a souhaité que je sois converti au judaïsme. » (4ème de couverture)

Cher Benjamin,

j’ai lu, à mon retour de Coaraze, les trois ouvrages que tu m’as amicalement offerts.
Je les ai lus avec un réel plaisir. Journal d’un fœtus et Une nuit pour mon oncle nous racontent (fiction ou fable peu importe) des choses terribles que les procédés de l’écriture et l’humour mis en œuvre ne dédramatisent pas (comme on dit quelquefois) mais permettent de tenir à distance. Le choix d’une forme d’absurde et de dérision teintés d’un esprit de burlesque à la Jacques Tati et de mordante lucidité à la Woody Allen nous mettent face à nos détresses et à nos rages impuissantes, et on s’y reconnaît. L’humour et une manière de désinvolture insolente qui couvrent les blessures nous sauvent pour un temps de ce dont nous devrions nous désespérer ou/et pleurer.
Quant à Ma (dé)conversion au judaïsme, elle met le doigt sur un sujet non moins terrible que toi seul (dans le contexte pour le moins instable et difficile où nous vivons), à partir de ton expérience de conversion « à marche forcée », était autorisé à traiter de cette manière. Cela dit, tu le fais avec tact, ne t’en prenant pas à la/ni aux religions, mais à ce que la rigueur dogmatique induit d’intolérance, d’étroitesse de vue et par conséquent de « bêtise ». On peut rire aussi, oui, quand tu évoques le rabbin B., du Consistoire, « sans contexte le rabbin le plus obtus, le plus béotien qu’il m’ait été donné de rencontrer, et Dieu sait, ajoutes-tu, que j’en ai côtoyé quelques-uns pendant ces années de conversion, ballotté au gré des décisions de l’institution et des desiderata de ses représentants. » Le dogmatisme obsessionnel du personnage vire à la farce irrationnelle quand, au moment de ton entretien de conversion, le bar-mitvah, et voulant s’assurer que tu mérites bien le grand bain rituel, il te demande quelles bénédictions rituelles il convient de faire avant de manger tel ou tel mets; celles avant le pain, soit, dis-tu, mais « c’était autre chose que de ne pas se tromper d’invocation selon qu’on se nourrissait d’abricots, d’agneau, de cacahuètes, de biscuits, de pain ou de jus de raisin (six bénédictions différentes), sans compter les multiples difficultés d’ordre pratique, la récitation pouvant varier selon que le raisin est mûr ou pas, enrobé ou non de chocolat (le quel des deux ingrédients est accessoire à l’autre ?), ou que votre soupe contient des petits pois ou des pois cassés. Même s’il existe des grandes catégories de bénédictions : fruits de l’arbre, fruits de la terre, de la vigne, etc, qui ont le mérite d’apprendre à des enfants d(où viennent les aliments qu’ils mangent, il faut pas mal d’entraînement pour s’y retrouver. »
C’est un livre qu’il faut lire avec un esprit « éclairé », pas autre que celui qu’il fallait/faut pour comprendre les combats de Voltaire contre tout ce qui sert à verrouiller l’esprit critique et la liberté d’être et de penser. En cela, c’est un livre éclairant utile. Et ce n’est pas tous les jours qu’il nous en tombe un entre les mains.

Si je puis me permettre une digression, je dois dire que ce n’est pas sans quelque embarras (sinon agacement) que j’ai lu très dernièrement (le hasard veut que ce soit juste après les tiens) le récit d’Olympia Alberti, Les enfants reviendront après l’Epiphanie. Mais malaise presque à l’inverse de celui que provoque ton livre que traverse de part en part l’esprit de rébellion. Pour faire vite, je t’en livre la quatrième de couverture : « Mars 1767. Une jeune femme, Sara Banzet, tient le journal de ce qu’elle transmet à des enfants du Ban-de-la-Roche, vallée vosgienne isolée où l’on a encore récemment brûlé des « sorcières ». Le pasteur Oberlin lui a enseigné une pédagogie toute vivante, faite d’expériences, de collections de roches, d’études de la nature… Mais comment ses petits élèves vont-ils recevoir ce qu’elle tente de leur apprendre en douceur ? »  Car, en vérité, il ne s’agit pas seulement d’herboriser, d’apprendre les rudiments de l’écriture et de la lecture, mais de d’apprendre par cœur des psaumes et des proverbes, de s’imprégner corps et âme du message (indiscutable et faisant loi morale) des Ecritures. Nous assistons, côté chrétien et catholique, au nom de l’Amour du Seigneur, de l’Amour pour autrui, de la Bonté pour toute créature, de la Charité, de la Foi bonne et juste, de la Vérité du cœur et de la droiture des sentiments au même lessivage de cerveaux, acceptable dans son contexte social et historique (et cette Sara est si douce, si tendre, si attentive, si maternelle, si bien intentionnée !), mais dont les effets sont tout aussi pervers : faire des individus des êtres soumis dont la liberté de pensée est anesthésiée, sinon réduite à néant. Mais ici (sujet oblige), aucune critique de la part de l’auteure, aucune échappatoire pour ces enfants, au contraire, tout passe sur le compte des bienfaits, charitables et salutaires de cette éducation. Education religieuse qui met des êtres sous domination, comme elle l’a fait pour l’amour et la vie privée. Cela dit, la même éducation confiée à des institutions de curés et de bonnes sœurs a fait des générations d’individus que l’on a dégoûtés de la foi; je connais bien des gens de mon âge qui ont ainsi pris la religion en grippe !

Mais c’est « l’homme sans Dieu » que je suis (par bonheur épargné de ce poids par la famille et toute pression sociale) qui réagit à toute forme d’emprise de la religion sur nos vies. Religions dont, pourtant, on ne peut nier ce que notre culture doit à leur histoire et à l’existence du Livre. C’est pourquoi l’ouvrage de Michael Glück, Dans la suite des jours, « homme sans Dieu », lui aussi, est aussi livre utile. Il s’agit là, comme tu sais, de sept textes écrits autour du récit de la Genèse, premier des cinq livres de la Thora dans l’Ancien Testament. La Bible, parole de Dieu pour les croyants, est aussi parole de l’homme, des hommes, qui, à travers les générations, l’ont transmise, traduite, interprétée, commentée et pour certains, comme Michael Glück, revisitée « dans les marges » et prolongée dans le poème. Lecture singulière qu’il nous livre comme une invitation à une autre écoute, « à une désobéissance radicale » dit-il, mais lecture qui nous nourrit en repuisant à nos racines.
Ce livre fait du bien. Le tien aussi à sa manière.

Porte-toi bien.
Je t’adresse mes amicales salutations et t’embrasse.

Bel été à toi.

Michel

La voix du basilic – Mai 2014

Michel Diaz et recueil
Entretien Benjamin Taïeb avec Michel Diaz

Michel Diaz est né en Algérie en 1948. Docteur ès littérature théâtrale,
spécialiste de l’œuvre d’Arthur Adamov, il vit à Tours depuis une trentaine d’années où il a enseigné la littérature et l’art dramatique. Il a publié des nouvelles et des textes poétiques, mais a tout d’abord écrit pour le théâtre. Certaines de ses pièces ont été diffusées sur France Culture. Il a travaillé avec Maria Casarès, Georges Vitaly et Michel Vitold.
Le Gardien du silence est son deuxième recueil de nouvelles publié par L’Amourier éditions, après À deux doigts du paradis en 2012.

Benjamin Taïeb : Tu n’écris plus de pièces de théâtre, mais dans tes nouvelles le théâtre n’est jamais loin : aussi bien le “ décor ” (huis clos, peu de personnages dans chaque nouvelle), que le contenu (tes personnages sont souvent des comédiens/metteurs en scène) et ton écriture (dialogues qui font mouche, montée de l’intensité dramatique), font la part belle au théâtre. La nouvelle est-elle pour toi le mode d’expression théâtrale par excellence ?

Michel Diaz : Bien que situées dans des lieux identifiables, des moments précis de vie, une époque déterminée, se déroulant sur fond de notre quotidien commun et évoquant des situations inspirées de la réalité, mes pièces accordaient une grande part au monde intérieur de personnages en lutte avec eux-mêmes et avec leurs propres démons… tout ce qui fait notre vie mentale et affective, ou ce qui relève encore de la difficulté de notre relation à “l’autre” dont le monde intime est souvent aussi violent. C’est de ces combats intérieurs ou de ces confrontations entre deux mondes que se nourrissait ma dramaturgie, grâce à eux que se développait l’action dramatique, que montait son intensité. J’ai conservé dans mes nouvelles les éléments de cette esthétique qui consiste à saisir un moment de crise et à en exploiter le développement. Aussi je dirais qu’en effet, pour ce qui me concerne, la nouvelle est un lieu et un “ mode d’expression théâtrale ”. Cela tient peut-être aussi au fait que j’ai, me semble-t-il, une imagination très visuelle. J’ai besoin de “ voir ” les personnages, de capter leurs mimiques, leur gestuelle, leur manière de se mouvoir et d’occuper l’espace, de visualiser les lieux où ils se trouvent, la couleur du dessus de lit, ce que l’on aperçoit par la fenêtre, l’angle de la lumière dans la pièce. Comme j’ai besoin aussi “ d’entendre ” leur voix, ses intonations, son débit, ou la qualité de leur silence. Je garde finalement peu de toutes ces informations, mais elles me sont indispensables quand je jette des personnages dans une histoire, autant qu’à un metteur en scène qui doit diriger des acteurs. J’ai d’ailleurs, à plusieurs reprises, été contacté par des comédiens qui, ayant observé cela, avaient pensé en tirer parti.

Benjamin Taïeb : Nombre de dramaturges que tu admires (Tchékhov, Strindberg, Beckett, etc.), s’ils ont aussi bien écrit des nouvelles que du théâtre, ont commencé par écrire des textes narratifs. Comment expliques-tu, toutes choses égales par ailleurs, cette évolution inverse, ce renversement de perspective chez toi ?

Michel Diaz : En simplifiant les choses, je donnerai deux éléments de réponse. Le premier tient à des raisons purement concrètes et économiques, mais il a à voir avec le souci de ma santé psychique, je dirais même avec une question de “salut”. Littéraire, en tout cas. Il faut dire qu’à moins d’être installé déjà dans le succès (ce qui n’arrive qu’à un très petit nombre d’auteurs et qui relève du “miracle” autant que du talent), faire jouer une pièce reste une aventure coûteuse et compliquée. Aux résultats très aléatoires. Chaque pièce est un “prototype” dont on ne sait jamais d’avance comment il sera reçu. Or, à moins d’être soi-même son propre producteur et son propre metteur en scène, voire d’être soi-même comédien, il n’y a plus grand monde aujourd’hui, et depuis une bonne trentaine d’années, pour se risquer à monter de nouveaux auteurs. L’époque est très frileuse en ce qui concerne le théâtre contemporain. Presque aucun producteur ne mettra un sou sur la tête d’un auteur inconnu (ou trop peu connu) du public. Le tableau est noir mais exact. Le fait est qu’au bout de pas mal d’années d’investissement passionné dans l’écriture dramatique, j’ai dû me rendre à l’évidence : j’étais dans la situation bloquée d’un auteur auquel on ne prête pas d’oreille vraiment attentive et qui ne parvient pas à se faire entendre. Je me suis beaucoup interrogé sur le bien- fondé de ma démarche, sa légitimité, sa valeur dramatique et littéraire, sa portée, son intérêt, et me suis beaucoup remis en question… Malgré l’intérêt, parfois vif, de quelques-uns pour mon travail, quelques belles rencontres et la concrétisation scénique de quelques projets, il y avait là quelque chose de “ la sauce ” qui n’arrive pas tout à fait à prendre. Au-delà des intérêts économiques que je viens d’évoquer, la réception ou la non réception d’une œuvre reste quelque chose de très mystérieux. Et de très éprouvant dans le second cas, car le doute de soi finit par l’emporter et confiner parfois au désespoir.
Le deuxième élément de réponse reprendra quelques aspects de ce que je disais plus haut : il y avait déjà dans mes pièces presque tous les éléments qui m’auraient permis de verser dans la prose narrative : lieux uniques, personnages peu nombreux, action resserrée, dialogues/monologues intériorisés qui exploraient l’univers mental des protagonistes, climats parfois oniriques, jeux sur la temporalité, attention extrême à la langue, un intéressant matériau dramatique, je crois, trop peu exploité sur la scène qui est lieu de tous les possibles… (Cela explique peut-être qu’on a préféré parfois les monter à la radio, moyen moins coûteux et plus souple, plutôt que sur les planches…). En tout cas, en passant à la nouvelle, j’ai ramené avec moi tout mon “ bagage” dramaturgique dont il reste beaucoup de traces.

Benjamin Taïeb : Nul “ héros romanesque ” dans Le Gardien du silence, mais des personnages anonymes dont les petits drames quotidiens font de leurs vies une tragédie, des situations ordinaires qui basculent dans des atmosphères lourdes d’angoisse. Est-ce l’influence des nouvellistes américains, tels Carver et Cheever?

Michel Diaz : J’ai lu ces auteurs avec beaucoup d’intérêt (mais aussi Tchékhov, Zweig ou Gogol) car ils m’ont conforté dans ma démarche, ont accompagné mon parcours et, parfois, je leur fais un clin d’œil complice et appuyé en reprenant des noms de personnages ou des éléments de situations, parfois, espièglement, des miettes de dialogues. C’est un jeu avec leurs fantômes (que je devine bienveillants et que j’espère aussi amusés que moi-même). Cela dit, comme je l’évoquais plus haut, “ personnages anonymes”, “ petits drames quotidiens ” qui virent à la tragédie ou “ situations ordinaires qui basculent dans l’angoisse ” faisaient déjà partie de mon paysage théâtral. Il est vrai cependant que l’on en a jamais fini d’apprendre à écrire, et la fréquentation de tels auteurs est un constant défi à chercher ses propres limites.

Benjamin Taïeb : Tu nous as habitués à une certaine noirceur dans tes textes, mais qui n’était pas dénuée d’humour, de dérision, d’espoir. Dans Le Gardien du silence, le propos semble plus grave. Il est ainsi beaucoup question de solitude dans ce recueil. Des personnages se rencontrent, parlent mais ne se comprennent pas: le dialogue est impossible, chaque person- nage semblant vouloir imposer à autrui son point de vue, sa propre vision des choses. Es-tu devenu, au fil des ans et des écrits, plus pessimiste ?

Michel Diaz : Il est vrai qu’un certain nombre de mes nouvelles colorent mes recueils d’une forme d’humour, d’un ton de dérision. 
Certains sujets, le mode de narration pressenti, appellent naturellement cela. Ils proposent un ton, celui-là, pas un
 autre. Celui de la dérision, de l’humour noir ou grinçant,
quelquefois burlesque, une forme aussi de désinvolture, de
légèreté apparente parfois. Mais c’est le texte qui commande,
il secrète ses propres règles auxquelles je me soumets. Si je n’obéis pas à “ l’intelligence” du texte, aux injonctions de certaines formes d’humour, je le sens qui se crispe, se raidit, et j’en perds le contrôle. Un texte ne fonctionne que s’il trouve le ton et le rythme qui lui conviennent. En fait, l’humour a pour fonction, dans mes nouvelles, de dédramatiser certaines situations en tenant à distance ce qui, sans lui, ne serait que banalement dramatique, insupportablement sérieux, voire ennuyeux. Un texte, une fois en chantier, fonctionne comme une mécanique mystérieuse dont les rouages imposent leur logique et leur propre musique.
En ce qui concerne Le Gardien du silence, le ton général est assez grave parce que c’est une affaire de sujets et de choix de thématique. Il y a pourtant deux nouvelles, je crois, Garde à vue et Les quarantièmes rugissants où l’humour, à bien y regarder, n’est pas tout à fait absent. Même dans le Portrait de l’auteur en jeune homme sur une table d’autopsie, il y a quelques plages d’humour. Noir, sans doute, et peut-être humour au troisième ou cinquième degré, mais présent tout de même. Pour clore ma réponse, je dirais que je ne suis pas devenu plus pessimiste au fil des ans. Je le suis tout autant qu’avant, c’est-à-dire incurablement, sur la nature humaine, ses capacités de nuisance et son impuissance à se réformer. Mais le pessimisme, je crois, est une forme incandescente de lucidité qui contient ses propres ferments de ferveur. Toujours renaissante, car la vie, chaque jour, m’éblouit tout autant. D’ailleurs, mes personnages ne se laissent jamais abattre sans opposer toujours une farouche résistance à ce qui les accable ou menace de les détruire. C’est dans cette volonté de combattre le mal, ne serait-ce que par dignité, et pour donner sens à sa vie, que repose l’espoir.

Benjamin Taïeb : Le Gardien du silence est-il un recueil “ politique ” ? Les nouvelles Garde à vue et Le Gardien du silence font-elles de toi un écrivain, sinon engagé, du moins préoccupé par la manière dont le monde évolue?

Michel Diaz : Oui, je suis évidemment très sensible à la manière dont le monde évolue, et ces nouvelles-là ont une résonance résolument politique. L’extermination programmée des vieux dans Garde à vue est quelque chose que j’entrevois dans un monde qui s’égarerait vers une gestion un peu plus inhumaine encore de nos sociétés. Je crois sincèrement cela tout à fait envisageable à la surface d’une planète où nous en viendrons sûrement à rationner les ressources vitales, les matières premières et l’énergie. Quant au Gardien dont les deux personnages sont un fils de Russe blanc et un fils d’Espagnol, la nouvelle n’évoque pas seulement les camps d’internement ouverts en France dès 1938, sous le gouvernement de Daladier, mais aussi ces masses de réfugiés et d’immigrés, ces “métèques” venus à toutes époques, de tous les horizons, qui, pour beaucoup, se sont battus pour la France, l’ont enrichie et en sont devenus la chair, celle que certains, aujourd’hui encore, jugent indésirable. Mais on peut aussi trouver des résonances sociales dans Les quarantièmes où les personnages du frère et de la sœur, issus de parents ouvriers, grimpent dans l’échelle sociale et oublient leur culture d’origine, voire la renient. Enfin, on peut lire, si on veut, la nouvelle Portrait d’un jeune homme comme la métaphore de l’être humain qu’ont abandonné peu à peu la mémoire de ses origines, la conscience de son être-au monde, et qui finit dépecé sous les crocs des chacals et des chiens, figures de l’enfer que lui-même a ouvert sous ses pieds.

Le Gardien du silence, 16,00 € – Pour Lire des extraits ou commander ce livre… un simple clic !