Michel Diaz
Alep
À Salah Stétié, pour Alep, ville martyrisée, ce texte revenu à toi, mutilé, dépecé, recousu, de « L’autre côté brûlé du très pur »
rose, dis-tu,
très pure avec les eaux du cœur
autour de ton silence comme racines
prises dans des battements de nuit nocturne
traversée ô traversée d’un feu de terre
toutes étoiles sont profondes et brisées
sur les margelles de ces puits
brûlées de cendre
lumière de ces puits
dévorée par les nuits
en qui se forme l’éclat de rose
humide avec les larmes
comme est le cœur
au fond du puits du cœur
un grand pays avec des arbres et des perles
brûlé d’ombrages
ses colombes égorgées
sous des étoiles de fraîcheur dans la brûlure
écorchées vives
contre la joue des larmes
rose pure
qui fut si pure dans l’esprit
cœur cloué au soleil broussailleux
— le sang, tranché, ainsi que sein de femme
Les nouvelles de votre livre » Partage des eaux » ont à la fois la force du quotidien dans lequel on peut se reconnaître et la beauté d’une poésie qui transcende les situations les plus poignantes.
Merci