Extrait de Lignes de crête, poème publié sur le site Terres de femmes, mars 2019
Peinture de Paola Di Prima
CLAIR-OBSCUR
aller
du crépuscule à l’inconnu
dans un cortège de présences
et de souffles
ces souffles
d’au-delà des âges
charrieurs des limons du temps
portant leur jarre d’ombre
sur l’épaule
ces passeurs d’une voix
toujours à l’aube d’elle-même
dans les frissons du sable
et l’attente de l’eau
comme une lampe dans la nuit
met en scène son clair-obscur
en bord de monde et de regard
mais toujours à la proue
de la terre
on écoute pour voir
et l’on regarde pour entendre
cette clé d’un songe qui fouille
les serrures de la lumière
Michel Diaz, « I. Chemin sans retour, à Walter Benjamin » in Lignes de crête, Éditions Alcyone, Collection Surya Poésie, 2019, page 18.