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Jérôme Bosch : Les forêts ont des oreilles et les champs, des yeux…

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Je viens de lire, dans le numéro 26 de cette excellente revue de poésie que sont Les Cahiers de la rue Ventura, ce poème inédit de Marylise Leroux qui, je crois, cerne très simplement mais subtilement la question de l’acte d’écriture, ce à quoi on travaille, toujours au bord du vide, et ouvrant trouée dans le noir, toujours avant, vers on ne sait trop quoi, cet inconnu qui nous précède :

Silence / on excave

on fore / on fouille / on élargit

on cercle / on strate / on vide

on fabrique / du vide

pour qui / pour quoi / on ne sait pas

ça résonne muet / l’interrogation

                          *

On creuse aussi / de résister

de déplacer le mur / sous la surface

de tenir / sans combler

                        *

Une illusion d’espace / à l’intérieur de soi

que l’on pourrait habiter / par défi

ou par manque 

[Marilyse Leroux a publié plusieurs recueils de poèmes dont Le Temps d’ici, aux éd. Rhubarbe]