Séparations : treize adieux signés Michel Diaz
“Séparations”, chez l’Harmattan. Un an après sa retraite (il enseignait au lycée Balzac de Tours le français et le théâtre), Michel Diaz sort sous ce titre un recueil de treize nouvelles.
L’auteur est de ces faux taiseux et vrais passionnés de la chose écrite, qu’on est tout heureux d’entendre vanter les mérites d’un Michel Leiris, trouver beau le journal de Julien Green et regretter avec une force de conviction convaincante la disparition des mythes et la dissolution de la parole dans le brouhaha médiatique. Michel Diaz a publié des textes poétiques (maraudant du côté des bons: André du Bouchet, René Char), écrit des pièces de théâtre diffusées pour certaines d’entre elles sur France-Culture, ou jouées sur les planches avec la grande Maria Casarès. Et donc choisi la formule de la nouvelle autour du thème de la séparation.
Séparations sous toutes les formes (il y a même la perte d’un animal, dont on sait depuis Colette quelle place ces derniers peuvent tenir dans la vie d’un écrivain), avec, bien évidemment, en première ligne, celle qui ravage les couples. Mais ce peut être aussi un fils “divorçant” de sa mère (pas la moindre douloureuse des ruptures) ou même “quelqu’un de soi-même” selon l’expression de Michel Diaz. Qui, on le devine, a connu de tels déchirements intimes et d’autant plus durs à vivre. Heureusement, il y a l’humour pour faire passer la pilule, cette arme efficace si bien utilisée: l’auteur connaît son existence et en use sans en abuser. De quoi faire de son livre un bouquet d’émotions, et le “chemin de croix” en treize stations d’un parfait honnête homme. Sans ironie de notre part…
Pierre Imbert