Cher Michel Diaz,
« Le verger abandonné » « qui vous est tombé des mains » pour reprendre votre expression, j’en achève la lecture. D’abord, la présentation du recueil est impeccable. Votre livre est original, bien construit, bien écrit : j’ai apprécié.
En réalité, vous touchez le sujet majeur et universel (qui me préoccupe fondamentalement) – que le préfacier souligne avec adresse – dans ce qui fait le sens d’une vie humaine; j’ajouterai volontiers dans une interpellation et une recherche des liens qui peuvent contribuer au vivre ensemble, ici souligné dans le déchirement de l’exil : « Je le sais maintenant, si j’étais revenu je serais reparti, en ajoutant d’autres douleurs à celles de mes proches dont j’ai déjà si longuement meurtri le cœur, et aurais perdu pour toujours ce qu’ils m’ont, jusque là, conservé de confiante affection et, sûrement, d’amour. » Peut-être. Mystère de l’errance ou mystère de la vocation ?… En fait, une interrogation majeure et un sujet de réflexion à laquelle participe résolument votre écriture. Finalement, devons-nous être détachés des soins du verger ?
La question se pose à nous, et c’est le grand mérite de votre livre que de nous la poser car elle est de celles qui engagent tout l’être.
Très amicalement.
Jean-Pierre Boulic