Photo de Paola di Prima
j’écoute le silence
j’écoute le silence au chant de branches dénouées ramures de plein ciel où ne se lisent que des signes incertains
j’interroge plus loin que vont les oies sauvages et le plus haut vol d’épervier – jusqu’où se perdent les routes étoilées
l’œil qui écoute et interroge fixé sur l’œil blanc de l’abîme est comme un phare éteint englouti dans les eaux
un œil sombre aveuglé de lumière où son regard se perd dans un sac de vives ténèbres
il n’est pas de ciel aussi beau que celui qui – ouvert à tout questionnement conserve son mystère intact caché aux profondeurs d’une clarté captive
il n’est pas de plus pure nuit que cet épais rideau d’inertie et de vie où se défont des mondes et se recomposent
nuit qui sourit quand on l’appelle mais muette toujours pour qui cherche à la caresser
avec des mots de certitude et des yeux tourmentés
ciel obscur bouche close comme l’est un tombeau assoupi et comme brûle un rosier noir qui a pour fleur l’éternité
(06/02/2020)